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Page:Bibaud - Histoire du Canada sous la domination française, Vol 1, 1837.djvu/215

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En s’en retournant, ils brulèrent encore le bourg appellé le Forillon ; et Montigny fut détaché, avec les Sauvages et une partie des Canadiens, pour détruire tout ce qu’il y avait d’habitations sur la côte ; ce qu’il exécuta, sans perdre un seul homme.

Les Anglais avaient été un peu dédommagés, l’automne précédent, du tort que leur fit cette expédition, par la prise de la Seine, vaisseau du roi, qui portait à Québec, M. de Saint-Vallier, successeur de M. de Laval, dans le siège épiscopal, un grand nombre d’ecclésiastiques, plusieurs riches particuliers, et une cargaison estimée à un million de livres tournois. La perte de la Seine fut néanmoins compensée par un véritable avantage pour le Canada : « On ne s’y était pas encore avisé, dit Charlevoix, d’y faire de la toile : la nécessité y fit ouvrir les yeux sur cette négligence : on sema du chanvre et du lin, qui y réussirent au-delà de ce qu’on avait espéré, et l’on en fit usage. »

Cette même année 1705, et la suivante, il y eut des démarches, de la part de M. Dudley et du marquis de Vaudreuil, pour l’échange des prisonniers : un Anglais du nom de Livingston vint à Québec, et le sieur de Courtemanche fut envoyé à Boston, pour cette affaire ; mais les deux gouverneurs ne purent tomber d’accord sur les conditions[1].

  1. Les conditions de M. de Vaudreuil n’étaient guère acceptables : il voulait qu’aucun des prisonniers anglais ne fût renvoyé, que tous les Français et Sauvages alliés des Français, prisonniers dans la Nouvelle-Angleterre, n’eussent été remis entre les mains du gouverneur de l’Acadie, et qu’on n’eût donné des assurances pour la liberté de ceux qui avaient été envoyés en Europe ou ailleurs.