Page:Bibaud - Histoire du Canada sous la domination française, Vol 1, 1837.djvu/231

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Le 7 octobre M. de Beaumont, qui commandait le vaisseau le Héros, mouilla devant Québec, et dit qu’il n’avait rencontré aucun bâtiment, dans la partie nord du fleuve, qu’il avait presque toujours suivie ; et un autre navire, qui arriva, peu de jours après, et qui avait tenu la route du sud, assura qu’il n’avait rien apperçu.

Ces avis firent résoudre le gouverneur général à renvoyer, sur le champ, M. de Ramsay à Montréal, avec les six cents hommes qu’il en avait amenés : il le suivit lui-même, de près, avec six cents soldats ; ce qui, joint au corps de troupes qui était resté sous les ordres du baron de Longueil, pour garder la tête de la colonie, faisait une armée de 3,000 hommes. M. de Vaudreuil la fit camper à Chambly, son dessein étant d’y attendre le général Nicolson, qu’il savait être en marche, de ce côté-là ; mais il apprit bientôt que son armée avait rebroussé chemin, et Rouville fut détaché, avec deux cents hommes, pour en avoir des nouvelles plus exactes.

Cet officier apprit, en route, que la flotte anglaise avait fait naufrage, dans le fleuve Saint-Laurent, vis-à-vis des Sept-Îles. Dès que M. de Vaudreuil fut instruit du fait, il envoya sur les lieux quelques barques, qui trouvèrent les carcasses de huit gros vaisseaux, et près de trois mille cadavres étendus sur le rivage.

Le général Hill, ou l’amiral Walker, commandant de cette flotte, ne dut qu’à lui-même, suivant Charlevoix, le malheur qui lui arriva. Il avait, sur son bord, un prisonnier français, nommé Paradis, ancien navigateur, qui connaissait parfaitement le fleuve Saint-Laurent. Cet homme l’avertit, lorsqu’il fut par