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Page:Bibaud - Histoire du Canada sous la domination française, Vol 1, 1837.djvu/239

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la colonie, et celles qui conduisaient du Canada à la Louisiane, où depuis quelques années, les Français avaient construit des forts, et formé des établissemens, d’abord, sous la conduite du chevalier d’Iberville, et ensuite, sous celle M. Crozat. Toutes les tribus qui commerçaient avec les Français se trouvaient beaucoup incommodées de ces hostilités : craignant qu’elles ne s’en trouvassent fatiguées au point de s’accommoder avec ces barbares, M. de Vaudreuil leur fit proposer de se réunir à lui, pour les exterminer. Elles y consentirent toutes, et ce général leva un parti de Français, dont il confia le commandement à M. de Louvigny. Cet officier fut joint, sur la route, par un grand nombre de Sauvages, et se trouva bientôt à la tête de huit cents hommes.

Les Outagamis, au nombre de cinq cents guerriers, s’étaient enfermés, avec leurs femmes et leurs enfans, dans une espèce de fort, entourré d’un bon fossé, et de trois rangs de palissades, en-dedans. Louvigny les attaqua dans les formes : il ouvrit la tranchée, à trente toises du retranchement, avec deux pièces de campagne et un mortier à grenades, et dès le troisième jour, il n’en était plus éloigné que de douze, quoique les assiégés fissent un très grand feu. Il se disposa ensuite à faire jouer des mines sous leurs courtines ; mais dès qu’ils s’en apperçurent, ils demandèrent à capituler, et proposèrent des conditions qui furent rejettées. Ils en proposèrent ensuite d’autres, que le commandant communiqua aux chefs des Sauvages, et qui furent acceptées. Elles portaient, 1o. Que les Outagamis feraient la paix avec les Français et leurs alliés ; 2o. Qu’ils rendraient tous les prisonniers qu’ils avaient