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Page:Bibaud - Histoire du Canada sous la domination française, Vol 1, 1837.djvu/257

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sortit du port, sous les ordres du duc d’Anville, officier de mer, dans le courage et l’habileté duquel on avait la plus grande confiance. Elle consistait alors en onze vaisseaux de ligne, trente vaisseaux de 30 à 10 canons, et bâtimens de transport, et portait 3,000 hommes de débarquement, sous M. de Pommeril, maréchal-de-camp. Cette flotte devait être renforcée de quatre vaisseaux des Antilles, commandés par M. de Conflans, et l’on s’attendait que l’armement serait joint par les Acadiens, ou habitans français de l’Acadie, où M. de Ramsay s’était rendu, avec 1,700 Canadiens et Sauvages, pour attendre l’arrivée de la flotte.

C’en était bien autant qu’il fallait pour enlever le Cap-Breton et l’Acadie aux Anglais, sans l’espèce de fatalité qui sembla s’attacher alors, comme plus tard, à toutes les entreprises des Français, en Amérique. À peine la flotte avait-elle perdu de vue les côtes de France, qu’elle fut assaillie par une tempête qui sépara les vaisseaux les uns des autres ; de sorte qu’il n’en arriva qu’un petit nombre, avec celui de l’amiral, à Chédabouctou, le 12 septembre, c’est-à-dire, plus de deux mois après le départ de Rochefort.

Pour comble d’infortune, M. d’Anville tomba malade, le jour même de son arrivée à Chédabouctou, et mourut, quatre jours après.

Le surlendemain, 18, il fut assemblé un conseil de guerre : le vice-amiral y proposa de retourner en France, attendu qu’il ne restait plus que sept vaisseaux, et que la plus grande partie des troupes se trouvaient sur ceux qui manquaient. M. de la Jonquière, qui le 15 mars précédent, avait été nommé gouverneur du Canada, en remplacement du marquis de Beauharnois,