Aller au contenu

Page:Bibaud - Histoire du Canada sous la domination française, Vol 1, 1837.djvu/265

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

guerre, et nommément la forteresse de Louisbourg et l’île du Cap-Breton.

Avant de s’embarquer pour la France, M. de la Galissonnière communiqua à son successeur tous les renseignemens qu’il s’était procurés, concernant la colonie, et lui indiqua les plans qu’il croyait être les plus propres à la faire fleurir et prospérer. Il fut ensuite nommé, conjointement avec M. Silhouette, commissaire de la part de la France[1], pour le règlement des limites des possessions anglaises et françaises, et particulièrement de l’Acadie, et ne se montra pas, comme tel, moins actif et moins zélé qu’il ne l’avait été, comme gouverneur de la Nouvelle France. Il dressa un mémoire, où il exposait, d’une manière détaillée, tous les avantages que la France pouvait retirer du Canada ; et il proposa un plan, qui, s’il eût été adopté à temps, aurait probablement empêché la conquête de 1760. Ce plan était de prendre possession de l’intérieur du pays, au moyen de forts érigés, de distance en distance, et d’envoyer, en même temps, 10,000 paysans de France, pour peupler les bords des lacs, du Micissipi et des principales rivières qui s’y déchargent. Si ce plan avait été adopté, dit l’historien anglais du Canada, M. Smith, les colonies anglaises auraient été bornées par les monts Alleghanys, et seraient conséquemment restées toujours faibles ; les mesures qui occasionnèrent les hostilités de 1756 n’auraient pas eu lieu, et l’envahissement de 1759 n’aurait pas été entrepris.

Malheureusement pour la France et pour le Canada,

  1. Les commissaires, de la part de l’Angleterre, furent MM. Shirley et Mildmay.