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Page:Bibaud - Histoire du Canada sous la domination française, Vol 1, 1837.djvu/269

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la Corne, et les deux commandans se maintinrent chacun dans son poste.

La découverte supposée faite, du côté de la terre, de l’Océan Pacifique, ou plutôt d’un grand golfe, ou d’une mer de l’Ouest, communiquant avec cet océan par un détroit, occupait l’attention de M. de la Jonquière, depuis son arrivée en Canada. Il avait approprié de grandes sommes d’argent pour s’assurer d’un fait aussi important, et avait donné commission à M.  de la Verandrye, de pénétrer, par le canal des lacs et des rivières de l’intérieur, jusqu’à cette mer, et de prendre possession, au nom du roi, des contrées qu’il traverserait. Cet officier s’avança à quelques centaines de lieues au-delà du lac Supérieur, et érigea, de distance en distance, des espèces de forts[1], au dernier desquels il donna le nom de fort de la Reine. C’était tout ce dont la Verandrye était capable : il n’avait ni les talens, ni les connaissances nécessaires pour faire des découvertes importantes, ou même des observations utiles : il ne sut pas tracer une carte des immenses contrées qu’il avait parcourues ; son journal n’en contenait

  1. Ce sont : le fort de Caministigoyan, à l’entrée dans le lac Supérieur de la rivière de même nom ; le fort Saint-Pierre, à 110 lieues environ du premier, sur le lac des Pluies ; le fort Saint-Charles, 80 lieues au-delà, sur le lac des Bois ; le fort Maurepas, à 100 lieues du dernier, et près du lac Ouinipig, ou Ouinipigon ; enfin, le fort de la Reine, 100 lieues au-delà, sur la rivière des Assiniboils.

    Il fut encore construit trois autres forts, savoir : le fort Dauphin, sur le lac des Prairies ; le fort Bourbon, sur le lac du même nom, et le fort Paskoyac, sur la rivière de ce nom, dont quelques géographes du temps placent la source à 25 lieues seulement de leur prétendue mer de l’Ouest.