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Page:Bibaud - Histoire du Canada sous la domination française, Vol 1, 1837.djvu/299

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faire entrer des secours. L’inactivité de Webb ne surprit guère moins le général français que le colonel Monro, et le premier en profita pour pousser le siège avec vigueur. La garnison se défendit avec bravoure ; mais au bout de quatre jours, ayant perdu tout espoir d’être secouru, et voyant ses munitions presque épuisées, le commandant demanda à capituler. Les principales conditions furent, que la garnison sortirait avec les honneurs de la guerre, et serait conduite au plus proche des forts anglais, par une escorte de cinq cents hommes, pour la mettre à couvert des insultes et de la barbarie des Sauvages. Malgré cette précaution, ces barbares, encore plus animés de l’amour du pillage que de celui de la vengeance, et épiant le moment favorable, celui de l’éloignement du corps de l’armée française, tombèrent sur les Anglais, dans la route pour se rendre au fort Edward, et en massacrèrent un grand nombre, en dépit des efforts de l’escorte française, obligée elle-même d’agir avec prudence et ménagement, pour éviter d’être enveloppée dans le massacre. Les Sauvages prétendirent qu’on leur avait promis les armes et le bagage de la garnison du fort George, et quand ils virent qu’elle emportait tout, ils résolurent de se payer de leurs mains. C’est du moins ce qu’ils dirent, pour s’excuser ; et malheureusement, leur grand nombre et le besoin qu’on avait d’eux empêchèrent que les principaux coupables, au moins, fussent punis comme ils le méritaient. C’est ce qui est arrivé, toutes les fois qu’on a armé les Sauvages, sans être assez résolu, ou assez fort, pour les contraindre à observer les lois de la guerre.

Tandis que quelques milliers de braves guerriers s’efforçaient de rehausser, dans ce pays, la gloire mili-