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CHAPITRE XLII.

Reddition de Louisbourg. — Bataille de Carillon.
— Prise des forts Frontenac et Duquesne.


Il n’y eut aucun évènement militaire remarquable, depuis la prise du fort George jusqu’au siège de Louisbourg. Cette place, qui avait été bloquée, en 1747, par une encadre anglaise, aux ordres de l’amiral Loudoun, fut attaquée et prise, dans l’été de l’année suivante. Ce fut le 2 juin 1758, dit Raynal, à qui nous empruntons, en grande partie, ce récit, qu’une flotte composée de vingt-trois vaisseaux de ligne et de dix-huit frégates, qui portaient 16,000 hommes de troupes aguerries, jeta l’ancre dans la baie de Gabarus, à une demi-lieue de Louisbourg. Comme il était démontré qu’un débarquement fait à une plus grande distance ne pouvait servir de rien, parce qu’il aurait été impossible de transporter l’artillerie et les autres choses nécessaires pour un grand siège, on s’était attaché à le rendre impraticable, au voisinage de la place. L’assaillant vit la sagesse des mesures qui lui annonçaient des difficultés et des périls : il crut alors devoir appeler la ruse à son secours, et pendant que, par une ligne prolongée il menaçait et couvrait toute la côte, il descendit en force sur le rivage de l’anse au Cormoran.