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Page:Bibaud - Histoire du Canada sous la domination française, Vol 1, 1837.djvu/35

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plain : les autres restèrent à la garde de la barque. Les confédérés eurent à peine vogué une demi-heure, qu’ils sautèrent à terre, sans rien dire aux Français, et se mirent à courir à travers les bois, laissant leurs canots à l’abandon, et Champlain sans guide, au milieu de ces déserts. Bientôt pourtant, un Algonquin vint le prier de hâter sa marche, parce qu’on était aux prises avec les ennemis. Il doubla le pas, et ne tarda guère à entendre le bruit des combattans. Les alliés avaient attaqué les Iroquois dans leur retranchement, et avaient été repoussés avec perte. À la vue des Français, ils reprirent courage, et retournèrent avec eux à la charge. Le combat devint très vif : Champlain et un de ses hommes furent blessés légèrement. Cependant les armes à feu déconcertaient les Iroquois, lorsque les munitions commencèrent à manquer. Alors Champlain persuada aux alliés de donner l’assaut au retranchement : il se mit à leur tête, avec ses quatre Français, et malgré la vigoureuse défense des assiégés, ils parvinrent bientôt à faire une assez grande brêche. Cinq ou six autres Français arrivèrent, sur ces entrefaites. Ce renfort donna aux assaillans le moyen de s’éloigner pour respirer un peu, pendant que les nouveau-venus faisaient feu sur l’ennemi. Les Sauvages revinrent bientôt à l’assaut, et les Français se mirent sur les aîles, pour les soutenir. Les Iroquois ne purent résister à tant de coups redoublés : presque tous furent tués ou pris. Quelques uns ayant voulu courir du côté de la rivière, ils y furent culbutés, et s’y noyèrent. Lorsque l’affaire fut terminée, il arriva encore une troupe de Français, qui voulurent se consoler de n’avoir point eu de part à la victoire, en parta-