Aller au contenu

Page:Bibaud - Histoire du Canada sous la domination française, Vol 1, 1837.djvu/48

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

aussi crut-il devoir représenter au roi et au duc de Montmorency la nécessité de secourir la colonie, et le peu de cas que la compagnie avait fait jusque-là de ses instances réitérées. Le P. Lebaillif, qui fut député au roi, du consentement des principaux habitans, fut très bien reçu, et obtint tout ce que M. de Champlain désirait. La compagnie fut supprimée, et deux particuliers, Guillaume et Émeric de Caen, oncle et neveu, entrèrent dans tous ses droits. Champlain en apprit la nouvelle par une lettre du vice-roi, qui lui enjoignait de prêter main-forte à ces négocians. Excepté Champlain, tout le monde s’était si peu occupé de l’établissement du Canada, qu’on ne comptait à Québec, en 1622, que cinquante-deux habitans, y compris les femmes et les enfans.

En 1624, Champlain fit bâtir en pierre le fort de Québec. Il paraissait par-là vouloir se livrer tout entier au soin de sa colonie ; mais à peine le fort fut-il achevé, qu’il repassa en France, avec sa famille. Il trouva le maréchal de Montmorency traitant de sa vice-royauté avec le duc de Ventadour, son neveu. Ce dernier ne se chargeait des affaires de la Nouvelle France, que pour y procurer la conversion des Sauvages ; aussi son premier soin fut-il d’y faire passer des jésuites comme missionnaires. En 1625, Guillaume de Caen amena à Québec les PP. Masse, de Brébeuf, et Charles Lallemant. Ces religieux se logèrent chez les récollets, en attendant qu’ils eussent une maison à eux. L’année suivante, d’autres jésuites arrivèrent sur un petit bâtiment qu’ils avaient frété, et sur lequel ils avaient embarqué plusieurs ouvriers.