Page:Bignon - Du chloral hydraté.djvu/18

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Le sommeil est précédé d’une période d’assoupissement durant laquelle la sensibilité est à peine émoussée ; la locomotion devient irrégulière, brusque, saccadée ; plus tard elle devient titubante, puis le sujet tombe et s’endort.

Ces effets indiquent donc que l’hydrate de chloral agit d’abord sur la moëlle épinière dont il diminue, puis, finalement, paralyse les propriétés excito-motrices. Ce composé agit ensuite sur la sensibilité. Cette nouvelle action est variable selon la dose et le temps qui s’est écoulé depuis l’ingestion.

Au début, la sensibilité est émoussée mais non abolie. Au fur et à mesure de l’absorption du chloral, la sensibilité diminue et peut finir par disparaître si la dose est élevée, mais alors la vie de l’animal est compromise, et la mort survient souvent dans ce cas. Ces faits démontrent que l’hydrate de chloral agit sur la moêlle épinière et le cerveau ; il agit aussi sur le système ganglionnaire. Sous son action, en effet, les capillaires se dilatent, les muqueuses et la peau sont injectées, les pupilles dilatées. Il n’est point besoin de grands efforts pour voir combien il y a d’analogie entre les effets ci-dessus décrits et ceux du chloroforme.

Quand les animaux sont profondément endormis, on observe que les pupilles sont resserrées, que la peau pâlit sensiblement, que les muqueuses se décolorent.

L’hydrate de chloral exerce une action sédative sur le cœur ; d’après M. Liebreich, ce corps agirait sur les cellules ganglionnaires du cœur en les paralysant (toujours l’action du chloroforme).

Chez le chien endormi, on remarque quelquefois de courts moments de dyspnée ; les mouvements du flanc sont notablement diminués de nombre : quatre à six gram-