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LE MAGNÉTISME ANIMAL

CHAPITRE PREMIER

Les débuts du magnétisme animal. — Mesmer et Puységur.

Nous avons à parler d’une question qui est vieille comme le monde, qui est entrée dans le courant des discussions scientifiques depuis environ un siècle, qui, sans cesse repoussée et conspuée par les corps savants, renaissait toujours, mais n’avançait jamais, et qui aujourd’hui encore, malgré l’importance des résultats acquis, est en pleine évolution. En retraçant l’histoire du magnétisme animal nous chercherons à expliquer les causes de ses fortunes si diverses, et à indiquer l’enseignement qui s’en dégage. À mesure que nous avancerons dans notre sujet, on comprendra mieux cette vérité que si le magnétisme animal n’est pas entré plus tôt dans la science, c’est par défaut de méthode.

C’est aux érudits qu’il appartient de suivre le magnétisme animal à travers les âges, et d’en chercher les origines lointaines dans les mœurs des peuples anciens. Nous renonçons à ces études historiques, pour lesquelles la compétence nous manque. Nous nous proposons simplement de résumer les conclusions de la science sur le magnétisme animal, et par conséquent nous ne parlerons de l’histoire du magnétisme que dans la mesure où cette histoire a laissé des traces sur l’état actuel de la question[1]. À ce point de vue, il est inutile de remonter au-delà de Mesmer et de ses précurseurs immédiats.

Le Mesmérisme se rattache à une tradition qui s’est développée

  1. Un grand nombre d’auteurs ont écrit l’histoire du magnétisme animal : Dubois (d’Amiens), Dechambre, Bersot, Figuier, etc. La seule étude qui mérite le nom de critique est celle de M. Paul Richer (Nouvelle Revue, 1er août 1882).