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parant le terrain à des maladies redoutables, comme la phtisie et la fièvre typhoïde.

Nous n’avons pas eu le plaisir d’assister aux débats de la docte assemblée mais nous avons lu avec soin dans les bulletins de l’Académie le compte rendu des séances ; ce compte rendu est aussi complet que celui d’une séance à la Chambre des députés ; il reproduit intégralement les discours, l’allure des discussions, avec les réponses, les répliques, les échanges de mots vifs, les questions personnelles, les ergoteries sur les phrases d’une conclusion que l’on met aux voix ; tout y est, même les applaudissements qui soulignent la phase finale de chaque discours. Un grand nombre de médecins prirent part aux débats : ce sont Lagneau, Dujardin-Beaumetz, Ferréol, Javal, Perrin, Lacaze-Duthiers, Collin d’Alfort, Peter, Hardy, Brouardel, Lancereaux, Rochard, Marc Sée.

La discussion s’ouvrit en 1886 par des communications de Lagneau et de Dujardin-Beaumetz mais le débat ne prit tout son développement que l’année suivante ; il remplit huit séances, depuis le 17 mai jusqu’au 9 août. Les orateurs ne se cantonnèrent pas, cela va sans dire, dans la question à l’ordre du jour ; le thème général des développements était le surmenage intellectuel ; mais chemin faisant, on rencontra beaucoup d’autres questions, dont les unes se rattachent au surmenage intellectuel, tandis que d’autres y sont complètement étrangères ; ainsi, on parla de la sédentarité, de l’hygiène dans les grandes agglomérations urbaines ; on parla aussi des matières enseignées dans les écoles et les lycées ; on discuta la question de savoir s’il faut enseigner le grec, et s’il ne faudrait pas supprimer l’histoire naturelle, ou s’il ne serait pas utile de modifier le programme du baccalauréat ès sciences complet. Nous ne comprenons pas très exactement comment les très honorables médecins formant l’Académie de médecine, comme Hardy et Ferréol, avaient la compétence nécessaire pour trancher ces questions d’enseignement.