Page:Binet - Henri - La fatigue intellectuelle.djvu/163

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Le mieux est alors de distraire le sujet et d’attirer son attention sur un autre point.

Fig. 61. — Tracé respiratoire donné par un débutant. On voit que les courbes sont très irrégulières ; cette irrégularité devient encore plus frappante si on compare ce tracé au tracé respiratoire de la figure 62, pris chez un sujet habitué à ce genre d’expériences.

Avant d’indiquer l’influence du travail intellectuel sur le rythme respiratoire, rappelons très brièvement quelle est l’influence du travail physique. Nous donnons sur la figure 62 le pneumogramme 3 du même adulte de vingt-cinq ans, après une course de vitesse ayant amené l’essoufflement. Le tracé a été pris avec la même longueur de plume et le même tambour que dans la figure 62, tracé supérieur. On voit tout de suite que la respiration a subi deux modifications, l’une de vitesse, l’autre d’amplitude. Au lieu de 18 mouvements respiratoires par minute, il y en a 23, L’amplitude a beaucoup augmenté, mais nous ignorons dans quelle mesure exacte l’ampliation du thorax a augmenté, le tracé ne nous permet pas de la calculer. En s’amplifiant, la respiration est devenue plus régulière. Ce changement ne se lit pas clairement ici, parce qu’il s’agit d’une personne qui avait à l’état normal une respiration très régulière ; il en serait tout autrement pour un individu qui, n’étant pas habitué aux expériences, donnerait une respiration irrégulière pendant un état de repos ; l’essoufflement régularise la respiration et la soustrait à tous les