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serva ces fonctions jusqu’en 1804. Il succomba peu de temps après, le 29 janvier 1805, accablé de fatigues par suite des efforts qu’il avait faits pour triompher d’une dyssenterie épidémique qui désolait la contrée. Van Baveghem s’était marié, en 1768, avec Anne-Marie van Aelter et convola en secondes noces avec Marie-Anne Willocx, dont il eut plusieurs enfants qui lui survécurent.

L’Académie impériale et royale des sciences et belles-lettres de Belgique couronna, pendant ses séances du mois d’octobre 1781, le mémoire qu’il lui avait envoyé sur le Dépérissement des patates dans la châtellenie d’Audenaerde, et les moyens d’y remédier. Un prix extraordinaire de trois cents florins avait été institué par cette châtellenie, pour remédier au fléau qui attaquait alors dans les Flandres les cultures de pommes de terre. Ce mémoire fut imprimé à Dortrecht, en 1782, sous le titre de Prijs verhandeling over de ontaarding der aardappelen, etc., in-8o. L’année suivante, en 1783, Van Baveghem publia un abrégé populaire sur le même sujet : Kort doch noodzaakelijk bericht tot het landvolk, om de aardappels in hunne waare deugd, geaardheid en voor ’t krollen te bewaaren ; in-12 de 27 pages. Lorsque, en 1845, une nouvelle épidémie, obscure dans sa cause, terrible dans ses effets, vint de nouveau sévir sur la pomme de terre et jeter ainsi la perturbation dans l’alimentation publique, l’attention se reporta sur les travaux de pathologie végétable publiés par Van Baveghem et la plupart des naturalistes s’accordèrent à reconnaître la frisole dans la maladie qu’il avait décrite et, par conséquent, différente de la gangrène humide qui venait de faire invasion.

En 1779 et pendant les années suivantes, une dyssenterie épidémique désola le Brabaut et les Flandres ; elle provoqua, outre de grands dévouements de la part des médecins, un certain nombre d’écrits intéressants. Van Baveghem publia à cette occasion un ouvrage assez considérable (1,211 pages) dont on a blâmé la prolixité (Verhandeling over de Koortsen in ’t algemeen, dog byzonder over dee Rotkoorts en Roodeloop, etc. Dendermonde, by Ducaju, 1788-1790 ; 3 vol. in-8o.

On cite encore du même médecin la relation d’une opération césarienne qu’il avait pratiquée avec bonheur : Tractaet ofte oordeelkundige aenmerking over de beruchte Keysersnede. Dendermonde, 1773 ; in-8o, avec figures, et un mémoire resté manuscrit, qu’il envoya, en 1778, à l’Académie de Bruxelles, en réponse à une question concernant la pêche et la pisciculture dans les Flandres.

Édouard Morren.

Mémoires de l’Acad. imp. et royale des sciences et belles-lettres de Bruxelles, t. IV (1783), p. xxiv. — C. Broeckx, Essais sur l’histoire de la médic. belge, 1837, pp. 120, 229 et 248. — B.-C. du Mortier, Not. sur la cloque de la pomme de terre. Bruxelles, 1845, extait du t. XII, n° 9, des Bull. de l’Acad. royale de Belgique. — J. Mareska et J. Kickx, Rapp. sur l’épidémie actuelle des pommes de terre. Gand, 1845 ; extrait des Ann. de la Société de médecine de Gand. — Goethals, Lectures, I. p. 265 (avec portrait).

BAVEGHEM (Pierre VAN), naquit à Gand le 28 avril 1758 et mourut le 31 août 1835. Après avoir commencé ses études au collège des pères Augustins, il acheva ses humanités au collège de Gheel, et revint dans sa ville natale pour se préparer à la profession de pharmacien, sous la direction de son oncle, le pharmacien Stevens. Il subit ses examens au mois de septembre 1778 et reprit, pour s’établir, l’officine de son collègue Vanden Driessche. On dit que Pierre van Baveghem s’adonna à la botanique et qu’il fut l’un des premiers qui, en Belgique, fit une étude approfondie du système de Linné ; quoi qu’il en soit, il fut un des membres fondateurs de la Société médicale de Gand, en 1798, et fit partie du Jury médical du département de l’Escaut ; dès 1810, pendant le blocus continental qui nous privait du sucre de cannes, il fonda, à Gand, un établissement pour l’extraction du sucre de betterave. Son principal ouvrage est une critique, publiée en 1787, de la pharmacopée que le docteur Van Brabant et le pharmacien Coppens venaient de mettre au jour par les ordres des magistrats de Gand ; elle porte le titre de Pharmacopæa Gandavensis nobilissimi senatûs jussu renovata : adjunctæ sunt variæ adnotatioines criticæ et instructivæ. Gandavi, 1787 ;