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Buschmann sont : Bernard de Palissy et Henri III. — L’armurier dans son atelier. — Front de bœuf, scène d’Ivanhoë. — La veillée des armes. — Translation des reliques de sainte Catherine. Ce tableau est placé à l’église de Sinay (Flandre orientale). — Le chevalier au donjon. — Camp de croisés. — Copie du portrait de Léopold Ier de Winterhalter, à l’hôtel de ville d’Arlon. — Descente des Normands près du Burght d’Anvers.

Gustave Buschmann visita l’Allemagne en 1844, Paris en 1831 et 1850 et la Hollande en 1846. Une excursion qu’il fit dans le Luxembourg fut racontée par lui dans la Revue d’Anvers en 1842 sous le titre de Impressions de voyage par un artiste anversois. Il a laissé quelques eaux-fortes, rapidement et spirituellement enlevées, dont voici les sujets : Croquades, neuf têtes d’homme (c’est la première pièce de l’auteur). — La Noyade. — Le tombeau. — Explosion du brûlot envoyé par la ville d’Anvers contre le pont Farnèse en 1585. — Femme nue assise.

Ad. Siret.

BUSCHMANN (Joseph-Ernest), littérateur, né le 13 septembre 1814, à Sept-Fontaines, près de Luxembourg, mort à Gand, le 19 février 1853.

La famille Buschmann vint s’établir à Anvers en 1815; c’est dans cette ville que le jeune Ernest fit ses premières études sous l’inspiration d’un M. de Seprès, apôtre zélé de la méthode Jacotot, alors en faveur dans le pays. En 1826, il se rendit à l’athénée de Luxembourg où il resta un an; de là, à peine âgé de quinze ans, il prit son vol vers Taris où il retrouva M. de Seprès et où il devint professeur. Un an après, il fut bachelier en lettres et Guizot signa son diplôme; à dix-huit ans, on le nomma professeur de littérature française au Lycée national, établissement protégé par le gouvernement, et Buschmann y dirigea une classe de quarante élèves de vingt à vingt-cinq ans. Ce rude métier, au début de la vie, le préparait aux luttes qu’il eut à soutenir pour se constituer une carrière en harmonie avec ses rares et multiples aptitudes.

A l’âge de vingt et un an, il fonde une publication littéraire : Revue du Nord, et s’y fait distinguer par deux articles sur les Chants du Crépuscule de Victor Hugo, qui lui adresse à ce sujet la lettre suivante : « Vous avez fait, Monsieur, deux beaux articles sur les Chants du Crépuscule. Il faut bien que j’en dise mon sentiment pour vous en remercier. Il est évident, à votre prose, que vous êtes poëte; il est évident, à votre style, que vous êtes penseur. Je me félicite de votre sympathie, je vous félicite de votre talent. » En 1838, il revient à Anvers, s’y lie rapidement avec les hommes distingués dont cette ville, abonde et s’y occupe de poésie, d’histoire et d’art. En 1839, il publie sous le titre de : l’Écuelle et la Besace, une suite de scènes historiques en vers, du XVIe siècle; la même année, il fait paraître sous le titre de Rameaux, un volume d’odes, de satires et de ballades; en 1840, à l’occasion des fêtes de Rubens, il met au jour un volume, enrichi de gravures sur cuivre et sur bois, intitulé P. P. Rubens, ouvrage splendide, édité par la Société royale pour l’encouragement des lettres, des sciences et des arts. Le roi Guillaume de Prusse, ainsi qu’un grand nombre de notabilités dans la diplomatie et la littérature, lui adressèrent des lettres de félicitations au sujet de cette production. En 1845, en collaboration avec M. Mertens, bibliothécaire de la ville d’Anvers, il publie, en cinq volumes ornés de taille-douce, les Annales Antwerpienses.

Les rapports qu’il adressa à la classe des beaux-arts de l’Académie royale de Belgique, sur différents procédés de reproduction par la lithographie et la photographie, prouvent la variété et la solidité de ses connaissances. Ceux qu’il a rédigés sur une question de concours relative aux limites respectives de la science et de l’art offrent également des aperçus qui permettent d’apprécier la portée de l’intelligence de Buschmann, qui se plaisait, d’une façon toute particulière, à ce genre d’études. On trouvera ces divers rapports dans les Bulletins de l’Académie, t. XIII, 1re partie, pp. 221, 489; t. XIV, 2e partie, p. 153; t. XVI, 2e partie, p. 225, et t. XVII, 1re partie, p. 75.