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Les graveurs qui ont reproduit les œuvres de Denis Calvaert sont : Augustin Carrache, Kruger, Raphaël Sadeler, Hiéronime Wierix, Francisco Curti, J. Mathani, M. Sadeler, Prestel, Pierre De Jode et G. Sadeler.

Le portrait de Denis Calvaert se trouve en petit dans la Felsina pittrice de Malvasia et aussi dans l’Abrégé de la vie des peintres de d'Argenville.

M. Charles Blanc, dans son Histoire des peintres, ne juge pas à propos de parler de Denis Calvaert, dans l’École flamande, école du reste traitée avec une grande négligence. Sans doute, comme chef de l’école bolonaise, Calvaert doit être compris dans l’École italienne, mais il n’y aurait eu que justice à le mentionner dans l’Appendice où figurent des maîtres moins dignes de s’y trouver et qui, eux aussi, se sont expatriés. A l’École italienne, M. Henri Delaborde, à propos du Dominiquin, parle de Denis Calvaert incidemment et l’appelle médiocre artiste, appellation injuste contre laquelle protestent les œuvres du maître, les cent trente-sept élèves qu’il forma et dont plusieurs ont fait la gloire de l’Italie, les travaux biographiques italiens qui lui ont été consacrés et trois siècles d’admiration soutenue.

Ad. Siret.

Memorie della vita del Pictore Dionisio Calvart, Bologne, 1832. — Goethals, Lectures relatives à l’histoire des sciences, des arts, etc., Bruxelles, 1837. — De Haerne, Denis Calvaert. (Messager des Sciences historiques, 1847.) — Ed. Fétis, Les artistes belges à l’étranger (Bulletin de l’Académie, 28e année, 2e série, t. VIII, p. 264).

CAMARGO (Marie-Anne DE CUPIS), danseuse renommée, née à Bruxelles, où elle fut baptisée à l’église Saint-Nicolas, le 15 avril 1710, morte à Paris le 29 avril 1770. Marie-Anne de Cupis (et non Cupi ou Cuppi) Camargo ou, comme on l’appelle d’ordinaire, la Camargo, appartenait à une famille d’origine italienne qui se glorifiait d’avoir compté parmi ses membres un cardinal et d’autres hauts dignitaires de l’Église. Cette famille quitta Rome pour se fixer à Bruxelles, où elle s’allia à des lignées patriciennes et, notamment, aux d’Orville et aux Van Ghindertaelen. Le premier Cupis dont les documents nous parlent se nommait Alexandre et portait le surnom de Camarcque ou Camargo, qui lui est attribué dans l’octroi pour tester qu’il obtint, le 5 avril 1617. Il servit dans les armées du roi d’Espagne en qualité de capitaine de cavalerie et épousa Élisabeth, fille d’un vaillant soldat wallon, Thierri Lejeune, seigneur de la Baillerie, à Bousval. De cette union sortit une lignée nombreuse, dont les différentes branches n’eurent pas le même sort. La branche aînée finit en la personne d’une Marie-Madeleine de Cupis Camargo, dame de la Baillerie, qui mourut sans enfants, le 14 janvier 1755, et dont la pierre sépulcrale, ornée de huit écussons, que le gouvernement belge a fait restaurer il y a quelques années, se voit encore à l’entrée de l’église paroissiale de Baisy, sous la tour de cet édifice. Le nom de Cupis-Camargo fut alors attribué, par des lettres patentes en date du 28 mai 1755, à un avocat au conseil souverain de Brabant, Pierre-Joseph de Hulder, dit de Bouchaut, qui, après avoir été plusieurs fois présenté par le lignage bruxellois des Serroelofs pour faire partie du magistrat de la capitale des Pays-Bas autrichiens, fut nommé échevin en 1761.

Ferdinand-Joseph de Cupis-Camargo, moins bien partagé par la fortune, vivait à Bruxelles, au commencement du XVIIIe siècle, en donnant des leçons de musique et de danse. La position modeste qu’il occupait dans le monde et l’origine obscure de sa femme, Anne De Smet, ne lui avaient pas inspiré des goûts bien humbles. Son caractère se révèle tout entier dans la requête qu’il adressa, en l’année 1728, au cardinal de Fleury, à l’occasion de l’enlèvement de ses deux filles par le comte de Melun. Il s’y qualifie d’écuyer et de seigneur de Renoussart (fief dont nous avouons ignorer la situation) et déclare qu’il saurait, à l’occasion, prouver seize quartiers de noblesse; puis il ajoute : « Hors d’état de pouvoir soutenir son rang et chargé de sept enfants, il a gémi sans murmurer, il a cherché à procurer à ses enfants des talents particuliers et des arts libres qui pussent, sans qu’ils dérogeassent, subvenir aux besoins de la vie; il a fait donner à l’un des instruc-