Page:Biographie nationale de Belgique - Tome 3.djvu/185

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Aussi Charles-Quint, à la veille de se rendre en Espagne, où il était appelé à recueillir l’héritage des rois catholiques, ayant, par une ordonnance datée du 23 juillet 1517, à Middelbourg, institué un conseil privé auquel il confiait le gouvernement des Pays-Bas pendant son absence, ce fut Carondelet qu’il choisit pour en être le chef. Il ne jouit pas longtemps de cette dignité, car il mourut le 31 mai 1518. Il fut enterré dans l’abbaye de la Thure, de l’ordre de Saint-Augustin, en Hainaut. Il avait épousé Jacqueline de Joigny de Pamele.

Gachard.

Les tombaux des hommes illustres du conseil privé, Amsterdam, 1674, in-18°. — Le Glay, Correspondance de l’empereur Maximilien et de Marguerite d’Autriche, Paris, 1839, in-8o. — La Chenaye-Desbois, Dictionnaire de la noblesse, t. IV. — Archives du royaume : Compte de Hues Dumont, argentier du roi des Romains, pour l’année 1488; Notice des présidents, conseillers et secrétaires du conseil privé, Ms. en deux volumes; Registre n° 1325 de la Chambre des comptes.

*CARONDELET (Jean), seigneur de Champvans et de Solre, chancelier de Bourgogne, né à Dôle en 1428 selon les uns, en 1429 suivant d’autres[1], mort à Malines le 2 mars 1501 (v.st.). Il était fils de Jean Carondelet et de Jeanne de Basan; sa famille, originaire de la Bresse, était venue s’établir dans la Franche-Comté. Presque au sortir de l’université de Dôle, où il avait fait de brillantes études en droit, Philippe le Bon le nomma juge de Besançon; c’était une magistrature à laquelle étaient attachées des attributions importantes et, entre autres, celle de décider par appel les causes portées en première instance devant la mairie et la vicomté; le juge de Besançon représentait dans cette cité impériale le comte palatin de Bourgogne. En 1457, Philippe ayant résolu de faire rédiger les coutumes du comté, Carondelet fut un de ceux qu’il choisit pour l’exécution de cette entreprise. Quelque temps après, il l’appela aux Pays-Bas, l’admit au nombre des maîtres des requêtes de son hôtel, et lui confia plusieurs missions dans le pays de Liége, où l’évêque Louis de Bourbon, son neveu, était en dissension ouverte, non-seulement avec le peuple de la cité, mais encore avec son chapitre. Lorsque, en 1465, il se fut déterminé à faire marcher en France, au secours des princes ligués contre Louis XI, une armée sous les ordres de son fils, il donna pour conseillers au comte de Charolais le seigneur de Champvans et Guillaume Hugonet, bourguignon comme celui-ci. Ces deux ministes prirent part aux négociations de la paix de Conflans (5 octobre 1465). Ils furent chargés aussi d’aller requérir des gens du roi, à Paris, une surséance, pour vingt ans, des appellations des lois de Flandre.

Charles, devenu duc de Bourgogne, confirma Carondelet dans ses fonctions de conseiller et maître des requêtes de l’hôtel. Ce prince avait pu juger de son aptitude pour les négociations diplomatiques; il la mit fréquemment à l’épreuve. Après son entrée dans Liége, au mois de novembre 1467, il l’envoya, avec Olivier de la Marche et le secrétaire Bonesseau, aux ducs de Bretagne et de Normandie. En 1468, au mois d’avril, il le fit partir pour Cambrai, où devaient se réunir des ambassadeurs de ces princes et du roi de France. L’année suivante, il le commit pour traiter, avec le duc Sigismond d’Autriche, qui se trouvait alors à sa cour, de l’acquisition du comté de Ferrette : l’affaire s’étant terminée à son gré, il le désigna, ainsi que le marquis de Hochberg, Guillaume de la Baulme, Pierre de Hagembach et le procureur général au bailliage d’Amont, Jean Poinsot, pour, en son nom, aller prendre possession du comté et recevoir le serment de fidélité des vassaux et sujets, formalités qui s’accomplirent les 28, 29 et 30 juin 1469. A la suite de cette mission, Carondelet passa deux mois au comté de Bourgogne, pendant lesquels il rédigea, sur la situation du pays de Ferrette, sur la valeur et les charges du domaine de ce pays, différents mémoires qu’il apporta, avec les actes de prise de possession, au duc Charles, qui était alors en Hollande. Au mois de décembre, il alla, de la part du duc, trouver le roi Edouard IV. Revenu d’Angleterre le 16 janvier, il fut envoyé à Louis XI, le 15 mars, avec Jean, seigneur de Créquy, et le secrétaire Meurin;

  1. Cette différence de date provient vraisemblablement de ce qu’il sera né entre le 1er janvier et le jour de Pâques, où commençait l’année civile.