Page:Biographie nationale de Belgique - Tome 3.djvu/204

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Tornacum, civitas metropolis et cathedra episcopalis Nerviorum. Bruxellis, ex typis Joannis Mommartii. MDCLII, in-4o, 12 feuillets en 252 pages, avec appendice de 47 pages renfermant les témoignages de divers savants en faveur des opinions de l’auteur. Le Tornacum de Catulle, divisé en onze traités, présente de l’intérêt par les documents qu’il a mis en œuvre, avant que Sanderus eût composé sur la même ville de Tournai un ouvrage plus étendu, achevé en 1662, mais resté inédit : l’historiographe flamand avait dédié le second livre de cet ouvrage à Catulle dont il cite plusieurs fois le livre imprimé. (J. de Saint-Genois, Antoine Sanderus et ses écrits, Gand, 1861, pp. 104-110.) La première monographie a déjà de la valeur pour l’histoire du siége épiscopal de Tournai, et elle est riche en renseignements biographiques sur une foule d’hommes célèbres dans diverses carrières dont Tournai ou quelque localité d’alentour était l’endroit natal. De plus, l’écrivain avait discuté une question d’érudition historique, encore soulevée de nos jours : à savoir si Tournai et non Bavai fut la capitale des Nerviens. Il défendit par de nombreux arguments la thèse affirmative qui semble abandonnée. (Voir Schayes, la Belgique pendant et avant la domination romaine, 2e édit., tome ii, 1858, pp. 295-297, 323-25). Catulle a vécu à Tournai au moment même où cette ville comptait grand nombre d’esprits cultivés, soit dans les familles nobles, par exemple le poëte Jean d’Eunetières, soit dans le chapitre de la cathédrale ; de ce nombre, Jean Boucher, Godefroi Wendelin, Jérôme van Winghe, Claude d’Ausque ou Dausqueius, savant helléniste. Fort estimé dans ses emplois, il était en relation avec la plupart des écrivains florissant alors en Belgique, et il fut même honoré de l’amitié des plus célèbres, tels que Erycius Puteanus qu’il avait entendu à Louvain. Les défauts qu’on lui reprocherait comme poëte et comme prosateur étaient ceux que l’exemple de ces hommes avait répandus et que leur renommée semblait en quelque sorte justifier ; on dirait même qu’il relevait de leur école, d’une autorité prépondérante et incontestée parmi ceux qui s’occupaient de littérature latine. — André Catulle avait un neveu du nom de Jean qui, promu à Louvain licencié en droit civil et canonique, devint chanoine de Tournai en 1644 et mourut en 1673. Les seuls écrits qu’on lui attribue ont trait aux difficultés longtemps pendantes au XVIIe siècle entre l’évêque de Tournai et l’abbé de Saint-Amand.

Félix Nève.

Foppens, d’après Valère André, Bibliotheca Belgica, t. I, p. 50. — F.-F.-J. Lecouvet, André et Jean Catulle (Messager des sciences historiques, 1861, pp. 271-281) ; Tournai littéraire, 1re partie, Gand, 1841. — Félix Nève, Prométhée, drame latin d’André Catulle, représenté en 1613 dans un collége de Louvain. (Messager des sciences historiques, 1862, pp. 163-205).

* CAUCHY (François-Philippe), ingénieur et géologue, né à Abbeville, le 18 janvier 1795, mort à Namur, le 6 juin 1842. Après de brillantes études au lycée de Bruxelles, il entra à l’école polytechnique, où le trouvèrent les événements de 1814. Il revint en Belgique après la chûte de l’Empire et, le 24 décembre 1816, il fut nommé ingénieur du Waterstraat à Namur. Dès lors, il se consacra tout entier à la province confiée à ses soins. Bientôt après, il fut détaché à Charleroy pour le service des mines, tout en conservant sa résidence à Namur. Ingénieur de première classe en 1823, il fut nommé ingénieur en chef de première classe en 1839. Il résida constamment à Namur et organisa le service dans la province de ce nom et dans celle de Luxembourg. Sa carrière administrative peut être citée comme un modèle. D’un jugement sûr, d’un esprit conciliant, et pourtant ferme et droit, il devint bientôt l’arbitre qui applanissait toutes les contestations. Grâce à sa sagesse, le gouvernement n’eut jamais à soutenir un procès dans les provinces de son ressort. Ennemi des théories, ne s’attachant qu’aux faits positifs, ses avis, simples et nets, jouissaient du plus grand crédit et n’ont jamais compromis les intérêts de personne. Dès le 23 septembre 1817, Cauchy fut chargé de la chaire de minéralogie et de géologie à l’athénée que le gouvernement des