Page:Biographie nationale de Belgique - Tome 3.djvu/72

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Malheureusement sa vanité excessive finit non-seulement par lui aliéner ses anciens amis, mais par lui susciter beaucoup d’ennemis nouveaux. Leur nombre augmenta surtout quand, non content de mettre au jour ses propres ouvrages, il s’avisa de faire d’incessants emprunts et qu’il eut l’effronterie de s’approprier, en entier, les œuvres d’autrui, en se bornant à y ajouter des préfaces dans lesquelles il se décernait les plus vifs éloges. Grâce à l’espèce de réputation qu’il s’était faite, il trouva moyen de s’approcher insensiblement de la Cour, s’y introduisit et obtint par de hautes influences, le 21 février 1701, un canonicat à l’église de Sainte-Gudule à Bruxelles; bon nombre d’obstacles lui avaient pourtant été opposés par les chanoines, qui ne paraissaient guère se soucier de l’avoir pour collègue. On lui doit : 1° Histoire des ducs du Bourgogne, par M. Fabert. Cologne, 1689, 2 vol. in-12. Première publication de Bruslé de Montpleinchamp; il cacha son nom sous celui de sa mère, qu’il prétendait être de la famille du maréchal Fabert. — 2° Histoire de Philippe-Emmanuel de Lorraine, duc de Mercœur. Cologne, 1689, in-12; id. 1692, 1697. Histoire mal écrite; les deux premiers livres, parsemés de portraits, offrent quelque intérêt. — 3° Histoire de don Jean d’Autriche. Amsterdam, 1690, in-12. — 4° Les jeux admirables de la divine Providence. Cologne (Bruxelles), 1690, sous le pseudonyme de M. de Gerimont. — 5° Histoire d’Emmanuel Philibert, duc de Savoie. Amsterdam, 1692, in-12. — 6° Histoire d’ Alexandre Farnèse, duc de Parme. Amsterdam, 1692, in-12. Ce livre pèche par les défauts habituels de l’auteur; mais il en a aussi le principal mérite, l’exactitude des faits. — 7° Histoire de l’archiduc Albert, gouverneur et puis prince souverain de la Belgique. Cologne, 1693, in-12. — 8° L’arche d’alliance ou nouvel abrégé des méditations du P. Du Pont. Bruxelles, 1696. Ces méditations n’ont pas beaucoup fatigué l’esprit de Bruslé, car il s’est borné à réimprimer, avec une préface, l’abrégé du P. Du Pont, fait par le P. d’Orléans. — 9° La conversion de saint Augustin, in-12. C’est un extrait de la traduction de Dubois; la préface est du chanoine. — 10° Ésope en belle humeur. Bruxelles, 1695; id. 1700, 2 vol. in-12, avec quelques fables de Furetière et de Lafontaine. Bruslé n’a mis pour ainsi dire qu’un nouveau titre aux Fables d’Ésope, imprimées en 1689, avec les figures de Sadeleer. 11° Le festin nuptial dressé dans l’Arabie heureuse. (Bruxelles), 1700, petit in-8o, avec quelque fables de la composition de l’éditeur; ce ne sont pas les meilleures. Dans cet ouvrage comme dans la première édition d’Ésope en belle humeur, le compilateur s’est laisse aller à des allusions qui ont dû lui attirer beaucoup d’ennemis; de nos jours, la conclusion du livre eût valu à Bruslé plus d’un procès en diffamation. — 12° Lucien en belle humeur, ou nouvelle conversation des morts. Amsterdam, 1694, 2 vol. in-12 : id. 1701. La plupart de ces dialogues ont lieu entre des personnages belges et concernent les événements du temps. — 13° Histoire véritable de Gillion de Traizegnies. — 14° Le diable bossu. Nancy (Bruxelles), 1708, in-12. Roman absurde plein de visions, d’apparitions, de démons armés de grands sabres, coupant les gens en morceaux. — 15° Renversement des prédictions frivoles d’Isaac Brickerstaf, par M. de Balastre, astrologue. Luneville, 1708, in-12. — La manie de s’emparer de toutes espèces d’ouvrages a même porté Bruslé à reproduire la traduction de l’Imitation de Jésus-Christ, par Dumas. Il en donna une édition à Bruxelles, chez Foppens, avec une épitre dédicatoire, signée par le libraire. Lambert Ignace Douxfils a publié contre lui une satire intitulée : L’original multiplié, ou portraits de Jean Bruslé, Namurois. Liége, 1712, in-12, avec son portrait.

Aug. Vander Meersch.

Lelong, Bibliothèque historique de la France, édit. Fontette. — Biographie universelle, publiée par Didot. — Id., publiée par Michaud. — Delvenne, Biographie des Pays-Bas. — Goethals, Lectures relatives à l’histoire des sciences, t. IV.

BRUSSEL (Antoine VAN), peintre. Le nom de famille de ce peintre est inconnu, il se trouve mentionné par Vasari comme l’un des nombreux artistes de l’école flamande qui, au XVIe siècle, allèrent