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comique. Les morceaux les plus remarquables du Diadesté sont : 1° l’air du ténor ; 2° le duo : Diadesté, jeu charmant, pour ténor et soprano ; 3° la ballade : C’est là Venise, ma pairie ; 4° un quatuor délicieux ; 5° le finale du second acte qui couronne si dignement la pièce.

La Chasse royale, toute différente du Diadesté, est une idylle, un sourire musical ! On y remarque particulièrement l’air de Denise, son duo avec Henri IV et ce beau quatuor de la fin qu’on pourrait mettre en parallèle avec celui de Joconde. Ajoutons que l’ouverture de la Chasse royale est un bijou de finesse.

Tels étaient les talents variés, nous pourrions dire : tel était le génie de ce compositeur doublé d’un instrumentiste qui serait incomparable s’il n’avait été surpassé par un frère qui lui doit la voie glorieuse où il est entré, eu mettant à profit ses heureuses et hardies innovations sur la harpe. C’est un des artistes qui ont le plus honoré la Belgique à l’étranger. Nul doute que, s’il eût assez vécu pour donner un plein essor à ses facultés musicales, il compterait parmi les compositeurs dramatiques les plus distingués de la scène française. Tel qu’il est, c’est une des figures les plus sympathiques de notre pays. Il mérite de n’être pas oublié [1].

Ferd. Loise.

Nous devons à la Biographie des musiciens et surtout à l’obligeance de Félix Godefroid les renseignements qui nous ont permis d'écrire cette notice.


GODEFROID DE BARALE. Voir au Supplément.


GODEFROID DE RHODES-SAINTE-ODE, écrivain ecclésiastique, connu sous le nom de Godefridus Rodanus, vivait au xve siècle. Il était sans doute né dans le Brabant septentrional à Rhodes-Sainte-Ode même, et avait embrassé l’état ecclésiastique. Un acte du 17 mai 1431, émané des échevins de Bois-le-Duc, fait mention de Godefroid. Vers l’année 1450, il composa une Vie de sainte Ode, imprimée, au témoignage de Valère André et de Foppens, en 1485, à Louvain, par Jean de Westphalie, et plus tard aussi à Cologne ; une copie manuscrite de ce travail hagiographiqtte était conservée autrefois dansla bibliothèque du prieuré de Rouge-Cloître, situé dans la forêt de Soignes, non loin de Tervueren. Campbell, dans ses Jnnales delà (ypor/raphie néerlandaise , cite, d’après Foppens, l’édition de la Fie de sainte Ode, attribuée à Jean de Westphalie ; mais il résulte de ses indications que jusqu’ici il n’en a pas encore rencontré un seul exemplaire.

<E.-H.-J. Reusens

Foppens, Bibliotheca belgica, I, p. 374. — Schutjes, Geschiedenis van het bisdom ’s Hertogenbosch, V, p. 310.


GODEGRAND (Saint). Voir au Supplément à Chrodogang.


GODELIEVE (sainte), fort populaire dans les Flandres, dont le nom (qui signifie aimée de Dieu) a été dénaturé par les Français, qui, ne le comprenant pas, en ont fait Godeleine. Elle naquit vers 1040 au manoir de Longfort ou Hondefort, sous Wierre-Effroy, dans le Boulonnais, ancien diocèse de Térouanne, à une distance de Boulogne qu’on peut évaluer aujourd’hui à quatorze kilomètres. Ses parents étaient riches et nobles ; le père s’appelait Hemfried et la mère Ogine ; ils élevèrent pieusement leur fille, et développèrent ses dispositions vertueuses. Godelieve devint la providence des pauvres. A ses qualités morales, elle joignait une rare beauté. Le seigneur de Ghistelles, Bertholt, la demanda en mariage, et malgré les répugnances de la jeune fille, finit par l’obtenir, grâce à l’intervention du comte de Flandre. A peine eut-elle été amenée par son mari dans sa nouvelle résidence, que l’antipathie qui exista longtemps entre les races gauloise et germaine se réveilla dans le cœur de la mère de Bertholt, et lui inspira pour Godelieve la plus violente aversion. Elle fit bientôt partager ces sentiments à son fils. Celui-ci quitta le château, abandonnant sa femme aux mains de sa mère, qui la fit enfermer, et l’accabla de mauvais traitements, lui refusant même le nécessaire. Bertholt ne revint que pour

  1. La ville de Namur a donné à une de ses rues le nom des deux frères, comme elle a donné à une de ses sociétés le nom de Jules Godefroid.