473 GUILLAUME DE VENTADOUR
château de Beaufort, la ville de Walcourt et la seigneurie de Ereyr. Enfin, trois sentences de la cour de fiome (1374-1375) adjugèrent au comte Guillaume dix sept villages dont la propriété était, jusqu’alors, restée indécise entre le Namurois et le pays de Liège. Toutes ces acquisitions, dont la plupart à prix d’argent, ont fait donner au comte de Namur le surnom de Riche. Sous le gouvernement de ce prince guerrier, le comté de Xamur jouit d’une paix profonde qui ne fut troublée momentanément que par quelques divisions intestines. Ainsi, en 1351, en l’absence du comte, qui était à l’armée, les tisserands se soulevèrent et se livrèrent à des désordres ; les chefs de cette espèce d’émeute furent condamnés au bannissement par les magistrats ; mais le comte Guillaume, à son retour dans le comté, usad’indulgence et leur fit grâce entière. La paix intérieure fut encore troublée un instant, en 1371, à l’occasion d’un dé- ■ bat, assez mal défini dans les documents de l’époque, et qui semble s’être terminé moyennant quelques réformes peu importantes dans l’administration. Bien qu’il ait été continuellement mêlé aux guerres qui signalèrent la plus grande partie du xive siècle, et qu’il ait été presque toujours absent de son comté, Guillaume lerne négligea pas les mesures qui, en favorisant le développement de l’industrie minière et de laforgerie, augmentèrent le bien-être de ses sujets. Il accorda de nombreux et importants privilèges aux différents métiers représentant cette industrie ; il abolit des droits odieux, notamment dans la commune d’Acoz ; il adoucit la rigueur des lois pénales et supprima beaucoup d’usages anciens qui entravaient les rapports des Namurois avec les marchands étrangers. Il est vrai que ces concessions, souvent payées assez largement , tournaient à l’avantage du souverain qui avait besoin de ressources pour soutenir les entreprises militaires dans lesquelles il était engagé ; mais, en définitive, elles favorisaient le développement du commerce et du bien-être matériel de la population. Le comte Guillaume I" obtint de l’empereur Charles IV d’être affranchi définitivement d’une clause des anciens traités qui astreignait les comtes de Namur ta relever leur principauté dts comtes de Hainaut. D’après un diplôme daté d’Aix-la Chapelle (18 janvier 1362j, le comte de Namur reçut le droit de relever son fief directement de l’Empire. Ce fut sous le gouvernement du comte Guillaume 1er que furent pavées pour la première fois les rues de Namur et que fut fixée l’étendue de la banlieue de la ville. Ce prince avait épousé, en premières noces, Jeanne de Hainaut, qui ne lui donna pas d’enfants ; Catherine de Savoie, sa seconde femme, laissa deux fils et une fille. Géuéral baron Guillaume. Galliol, Histoire de iSamur. — J. Borgnel, ffisloire du comié de Namur. — .1. Borgnel, Prome naiten dans Mamur. — Piot, Charte^ publiées dans le Messager de sciences historiques. Groenendael. GB1LI.AIJIME : DE TEWTADOIIR , évêque de Tournai, mort en 1333 d’après le chroniqueur Muevin ; Gazet assigne à son décès l’année 1331, date évidemment fautive, puisque l’évêque Guillaume gouverna son diocèse pendant l’espace de sept ans et qu’il ne fut nommé qu’en 1336 par le pape Jean XXII et consacré en 1337. Il prit les ordres et entra comme moine à l’abbaye de Cluni, devint plus tard évêque de Tournai par la faveur royale et à la sollicitation de son oncle, le comte de Sully. Son frère avait refusé cette dignité. D’une santé délicate, Guillaume de Ventadour séjournait souvent à Wazemmes, oii les évêques avaient une résidence. Ce fut lui qui baptisa, au château de Mâle, Louis, fils du comte de Flandre. A sa demande, le roi de France prenait spécialement sous sa protection, pendant neuf jours, tous ceux qui venaient à la procession le jour de l’Exaltation de la Croix (1330), et c’est à sa générosité qu’on doit la reconstruction des granges et des greniers de l’évêché qui avaient été incendiés. Il fut enterré dans le chœur de la cathédrale de Tournai, sous une lame de
