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On sait que de graves dissensions éclatèrent à cette époque dans le duché et qu’en 1420 le duc quitta Bruxelles pour se réfugier d’abord à Bois-le-Duc, ensuite à Maestricht, d’où il négocia des alliances avec l’étranger, afin de parvenir à mettre ses ennemis à la raison. Les États, considérant ce départ comme un abandon du pouvoir, confièrent alors la direction du duché au comte Philippe de Saint-Pol, mesure qui, irritant encore davantage le prince, le fit se résoudre de rentrer les armes à la main. Dans cette situation critique, Gérard van Goetsenhoven se rendit auprès de lui et l’engagea à revenir dans ses États afin d’y arranger les différends à l’amiable. Cette démarche ne resta pas sans effet.

Notre abbé fit partie, en 1421, d’une députation envoyée par les Etats au roi d’Angleterre, et, l’année suivante, il se rendit auprès du duc de Bourgogne, à Arras, pour y défendre les intérêts du duché.

Ami des sciences et des lettres, Gérard van Goetsenhoven se montra favorable à l’érection de l’Université de Louvain et assista, avec plusieurs membres des États, à la cérémonie de l’ouverture de cette école célèbre. Il prit aussi des mesures pour augmenter la bibliothèque de son abbaye, et fit transcrire de nouveaux ouvrages qui sortirent du Scriptorium du couvent de Bethléem, près de Louvain. En 1423, la tour de son abbaye ayant été en partie dévorée par les flammes, il la fit restaurer et dota le monastère de plusieurs autres constructions importantes. Après sa mort, survenue le 2 mars 1434, on l’inhuma dans la salle du chapitre, où l’un de ses successeurs fit placer une pierre tombale, qui existe encore en partie ; le défunt y était représenté en habits pontificaux, au centre d’un portail d’architecture ; mais l’effigie du prélat étant malheureusement en cuivre gravé, les révolutionnaires du siècle dernier l’arrachèrent pour en vendre le métal.

Ed. van Even.

L. de Pape, Chronologia Parchensis, Lov. 1662. — Fr. Raymakers, Recherches historiques sur l’ancienne abbaye du Parc, Louvain, 1858. — Archives de l’abbaye du Parc.

GŒTVAL (Antoine), historien, né à Bruxelles. Mort au commencement du xixe siècle. Il fut directeur du couvent des Brigittines à Bruxelles et composa plusieurs ouvrages restés manuscrits, entre autres : Vlaemsche kronyk van 178° tot 1790 en 4 volumes in-8o. — Deschiedenis der Konseliers van Braband, in-4o. — Une Chronique de l’église Sainte-Marie de Bruxelles, de 1134 à 1777, écrite en latin et enfin : Historische verzameling der Nederlanden, 2 vol. in-8o. On croit qu’il existe encore de lui d’autres ouvrages inédits.

Ad. Siret.

Piron, Levensbeschryvingen, etc.

GOFFART (Antoine), ou Gossart, théologien, né à Cerexhe, village voisin de Liège, vers la fin du xvie siècle, mourut dans le grand-duché de Luxembourg, le 23 avril 1635[1] des suites d’une chute de cheval. Il étudia la philosophie à Douai, fréquenta ensuite plusieurs académies en France et finit par se faire recevoir docteur en théologie, à Valence en Dauphiné. D’élève devenu maître, il ouvrit un cours de philosophie à Lyon et s’y fit applaudir ; en même temps il remplissait les fonctions de reviseur des livres qui s’imprimaient en cette ville. Malgré toutes les instances qu’on fit pour le retenir, il voulut finalement se rapprocher du pays natal ; il accepta une cure et un canonicat dans le Luxembourg, qu’il ne quitta plus. On lui doit un Compendinm operum Martini Bonacinæ, S. J., imprimé à Anvers, un abrégé de la Théologie morale du jésuite Paul Layman ou l’Aymant, et un petit livre intitulé Brevis et modesta discussio, publié à Liège, en 1632, chez Jean Tournay. Ce dernier ouvrage, d’une logique assez vigoureuse, est un plaidoyer en faveur de Smith, auteur anglais dont la faculté de Paris avait censuré les doctrines.

Alphonse Le Roy.

Valère André. — Foppens. — Abry. — Becdelièvre.

GOFFIN (Hubert) naquit à Saint-Nicolas lez-Liège, dans le dernier tiers du xviiie siècle. Dès sa première en-

  1. Le 13 mai, selon Moreri.