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Page:Bird - Voyage d’une femme aux Montagnes Rocheuses, 1888.pdf/19

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AUX MONTAGNES ROCHEUSES.

de fougères et de plantes traînantes. Tout brillait de cette splendeur du ciel et de l’atmosphère, de cette lumière du soleil, de cet éclat général que je n’avais jamais vu avant mon arrivée en Californie, et se combinait avec une élasticité de l’air qui enlevait toute fatigue et donnait du courage pour toute chose. De chaque côté de la Truckee, de grandes sierras s’élevaient comme des murailles, crénelées, fendues, ornées et couronnées de pins énormes ; les murailles s’ouvrant de temps à autre, pour montrer un pic neigeux qui se dresse dans un ciel sans nuage, d’un bleu intense et radieux. À cette hauteur de 6 000 pieds, il faut se contenter des variétés de conifères, car, excepté les trembles qui s’élèvent à quelques endroits d’où les pins ont été enlevés et les peupliers du Canada qui, mais sur un niveau plus bas, bordent les torrents, on ne trouve que des cerisiers, des framboisiers et des groseillers sauvages. Rien de tout cela ne pousse au bord de la Truckee, mais les yeux se repaissent de la vue de pins qui, quoique moins grands que le wellingtonia du Yosemite, sont vraiment gigantesques ; ils atteignent une hauteur de 250 pieds ; leurs troncs sont énormes, du beau rouge du cèdre, s’élevant droits et sans branches jusqu’au tiers de leur hauteur ; leur diamètre est de 7 à 15 pieds, leur forme celle du mélèze, mais avec les aiguilles longues et noires, et leurs pommes ont un pied de long. Les pins se découpent sur le ciel ; ils se massent partout où se trouve un terrain de niveau ; ils surplombent la Truckee à angle droit ou gisent en travers dans une grandeur déchue. On trouvait partout leurs souches et leurs troncs dé-