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VIE ET ŒUVRE

attrayant, à ce qu’il m’a paru d’abord puisque le pays que je m’attendais à trouver fort beau ne l’est pas du tout. Comme la stanitza est située sur un terrain bas, il n’y a point de vue et puis le logement est mauvais de même que tout ce qui fait le confort de la vie. Pour ce qui est des officiers, ce sont, comme vous pouvez vous figurer, des gens sans éducation, mais avec cela de très braves gens et surtout aimant beaucoup Nicolas.

« Alexéiev, son chef, est un petit bonhomme blond tirant sur le roux, avec moustaches et favoris et qui parle d’une voix perçante, mais excellent chrétien, rappelant un peu A.-S. Volkov, mais pas cafard comme lui. Puis B., un jeune officier, enfant et bon enfant rappelant Petroucha. Puis un vieux capitaine, Bielkoskï, des Cosaques de l’Oural, un vieux soldat simple, mais noble, brave et bon. Je vous avouerai qu’au commencement beaucoup de choses me choquaient dans cette société, mais je me suis habitué sans toutefois me lier avec ces messieurs. J’ai trouvé un heureux moyen dans lequel il n’y a ni fierté ni familiarité. Au reste en ceci je n’avais qu’à suivre l’exemple de Nicolas[1]. »

Mais à Starogladovskaia il ne resta pas longtemps. Il partit avec son frère dans le camp fortifié de Starï-Iourt, construit pour garder les malades à Goriatchévodsk, aux sources thermales qui venaient d’être découvertes et qui avaient de nombreuses

  1. Lettre en français dans l’original.