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Page:Biriukov - Léon Tolstoï, vie et oeuvre 1.djvu/316

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LÉON TOLSTOÏ

le grand talent de l’auteur se voit encore en ceci : Avec cette façon de peindre la vie réelle sous l’influence des impressions de l’enfant, il semble difficile de donner la place non plus à l’opinion d’un enfant, mais de rendre complètement les caractères. Or, après la lecture de ce récit, votre imagination se représente vivement et la mère, et le père et la vieille bonne et le gouverneur et toute la famille sous des couleurs très poétiques. Cela est admirable[1]. »

À mesure que le Sovremennik se répandait dans le public, l’intérêt pour le talent qui montait à l’horizon grandissait. Quand Dostoievski reçut en Sibérie les numéros du Sovremennik contenant l’Enfance et l’Adolescence il fut très impressionné par ces récits. Dans une lettre à un ami, datée de Sémipalatinsk, Dostoievski demande de lui dire absolument quel est ce mystérieux L.-N. T.[2]. »

Et ce mystérieux L.-N. T., comme exprès, ne voulait pas se découvrir et observait de côté l’effet qu’il produisait. Il garda même longtemps le secret envers son frère Nicolas et ses camarades.

La comtesse S.-A. Tolstoï écrit dans ses mémoires :

« Il m’a raconté qu’une fois ils ont reçu au Caucase les Annales de la Patrie, et Léon Nikolaievitch

  1. Annales de la Patrie, 1854, no 11.
  2. La première œuvre de L.-N. Tolstoï, M. M. Niédiele. Octobre 1892.