Page:Blémont - Pour les inondés, 1875.djvu/13

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Dans le ciel mat, le jour confusément se lève ;
Un jour éploré, blême. Ah ! maintenant venez,
Venez, vous que la vague a laissés sur la grève,
Et tentez de sauver quelques infortunés !

Affrontez le courant sous le mur qui chancelle.
Allez, ramez, luttez, revenez triomphants !
Vers vous la terreur clame, et vers votre nacelle
Des bras tendent là-bas de tout petits enfants.

Bien ! bien ! ils ont battu, les nobles cœurs de France !
Ô l’élan fraternel, les martyrs, les héros !
Sois béni, cher pays, où les cris de souffrance
Ont toujours, éveillé de sublimes échos !

Mais devant le péril s’il ne fut pas un lâche,
Si de la France alors tous ont bien mérité,
Ici, n’avons-nous pas, nous aussi, notre tâche ?
Qu’il ne soit pas chez nous un cœur sans charité !