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RÉCITS

— « Curé du Castéra, je suis mécontent de toi. Dans huit jours, je te chasse de ta paroisse, si tu n’as pas fait, de point en point, tout ce que je vais te commander.

« Tu reviendras ici, mais ni à pied, ni à cheval.

« Tu ne seras ni nu, ni vêtu.

« Tu me diras ce que je pense.

« Tu me diras combien pèse la lune. »

Le pauvre curé repartit bien tristement.

Pendant six jours et six nuits, il s’enferma dans son presbytère, songeant à ce que l’évêque de Lectoure avait dit, mais sans trouver moyen de sortir d’embarras.

Le soir du septième jour, le pauvre homme songeait toujours, en se promenant dans la campagne. Sans y prendre garde, il arriva chez son ami, le meunier de La Hillère[1].

— « Bonsoir, meunier.

— Bonsoir, Monsieur le curé. Qu’avez-vous donc ? Vous êtes tout songeur.

— Meunier, j’ai bien raison d’être tout songeur. Demain, je serai chassé de ma paroisse, si je n’ai pas fait, de point en point, tout ce que l’évêque de Lectoure m’a commandé. Meunier, l’évêque de Lectoure m’a dit :

  1. Moulin sur le Gers, non loin du Castéra-Lectourois.