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Les gens d’Église

Et le curé de Lagarde se taisait, toujours caché derrière l’appui de la chaire.

— « Hô ! curé de Lagarde ! Hô ! hô ! hô ! Je te vois. Attends ! attends ! »

Et le curé de Lagarde s’empoignait des deux mains par les cheveux, comme pour se ramener à la vue du peuple.

— « Par force, il me faudra comparaître. Alors, le Bon Dieu me dira :

— Curé de Lagarde ! Curé de Lagarde ! Qu’as-tu fait de tes ouailles ?

— Et moi je répondrai :

— Bon Dieu, bêtes vous me les avez données. Bêtes je vous les rends. »

IX. — Un autre jour, le curé de Lagarde prêchait sur le mystère de la Sainte-Trinité.

— « Comment, disait-il, comment, mes bien chers frères, ne comprenez-vous pas que trois personnes, ou que trois choses n’en fassent qu’une ? Écoutez-moi bien.

— « Pieds nus comme un loup, barbu comme un bouc, sanglé comme un âne.

— « Qu’est cela ? Répondez, mes bien chers frères. Vous ne devinez pas ? Écoutez.

— « Qui va pieds nus comme un loup ? — Un capucin.