Page:Blanc - Histoire de dix ans, tome 1.djvu/224

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mes légales y fut énergiquement proclamée par M. Thiers. Dans l’esprit de la plupart des assistants, le mouvement qui agitait la capitale n’avait pas un autre caractère et ne devait pas avoir une autre issue que celui qui, en 1827, avait éclaté dans la rue Saint-Denis. La réunion elle-même n’avait pour objet que de former dans chaque arrondissement un comité de résistance chargé de correspondre avec les députés. Mais les révolutions ne se font point avec tant de méthode. Retirés dans un coin de la salle, quelques hommes intrépides, tels que MM. Charles Teste et Anfous, s’impatientaient de ces lenteurs de la discussion sans attendre la fin ils sortirent, et coururent dans la ville se concerter avec leurs amis pour la bataille du lendemain.

Une autre réunion eut lieu chez le général Gourgaud, dans laquelle se trouvèrent MM. Clavet-Gaubert, ancien aide-de-camp du général Bertrand, M. Dumoulin, le colonel Dufays, le commandant Bacheville, tous hommes de l’Empire. On s’y donna rendez-vous pour le lendemain sur la place des Petits-Pères, non loin du Palais-Royal.

D’autres ne songeaient qu’à faire capituler Charles X, seul moyen, suivant eux, de passer entre ces deux écueils : le despotisme et le pillage. Le baron de Vitrolles reçut la visite du docteur Thibault, qui avait avec le général Gérard d’assez étroites relations. Le but de cette visite était d’engager M. de Vitrolles à une démarche conciliatrice auprès de Charles X, sur l’esprit duquel on connaissait son influence.