Page:Blanc - Histoire de dix ans, tome 1.djvu/429

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

celles qu’il avait manifestées la veille à l’égard de sa famille. « Qu’il parte, s’écriait-il avec véhémence ; il faut absolument qu’il parte : il faut l’effrayer. » Mais, pour l’y contraindre, c’était trop peu d’une pacifique ambassade. On imagina de la soutenir par une démonstration menaçante. Le colonel Jacqueminot se chargea se la provoquer. Une expédition sur Rambouillet avait d’ailleurs cela d’utile, qu’elle poussait hors de Paris tous les hommes effervescents. On était le 3 août ; le lieutenant-général se proposait de paraître aux yeux des députés dans l’éclat de sa dignité récente : une diversion pouvait être nécessaire. On envoya dans tous les quartiers des hommes qui criaient : « Charles X menace Paris ! A Rambouillet ! à Rambouillet ! » Au palais-Royal, on avait fait apporter de chez l’armurier Lepage une grande corbeille remplie de pistolets, que M. de Rumigny distribuait, avec des paquets de poudre, aux élèves de l’École polytechnique. Le rappel battit dans la capitale comme aux jours des grands