Page:Blanc - Histoire de dix ans, tome 1.djvu/471

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L’Ain) sort, et rencontrant sur les marches du péristyle M. Lhéritier (de l’Ain) : « Vous connaissez Montebello, lui dit-il ? — Oui. — C’était un brave. Eh bien, sa fille est mon gendre. » Car tel était le trouble de tous ces législateurs ! Ils promettent que le peuple sera consulté. On fait circuler dans les tribunes une protestation contre ce qu’on appelle des fauteurs de désordres, et on obtint contre les républicains qui s’agitent au dehors la signature de quelques jeunes gens abusés. Benjamin Constat, Labbey de Pompières, se présentent successivement sous le péristyle du palais. Lafayette paraît à son tour. À sa vue le tumulte s’apaise, mais les plus ardents continuaient à crier : « A bas l’hérédité ! » et M. de Lafayette de dire d’une voix suppliante : « Mes amis, mes bons amis, nous veillons sur vos intérêts. Nous reconnaissons que nous sommes ici sans mandat. Mais retirez-vous, vous en conjure. » C’était la seconde fois que M. de Lafayette livrait la révolution à la royauté.

La chambre attendait avec impatience le rapport de la commission. Tous ces députés sentaient qu’ils ne représentaient pas la nation, que leur mandat était expiré, qu’il n’y avait pas de raison pour que leur autorité survécût à la ruine de toutes les institutions dont elle dépendait. Il fallait donc empêcher à tout prix le peuple de se reconnaître ; il fallait profiter de l’étourdissement général, devancer les objections, prévenir à force de promptitude et de hardiesse toutes les résistances. La couronne une fois posée sur la tête du duc d’Orléans, la situation une fois fixée, qu’importeraient de tardives