Page:Blanc - Histoire de dix ans, tome 1.djvu/500

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agir avec vigueur. Les hommes du Palais-Royal étaient pressés d’arriver au dénouement de ce grand drame. Le ministre de la guerre donnait donc au général Hulot les pouvoirs les plus étendus, il plaçait sous son autorité le préfet maritime de Cherbourg. Mais le général Hulot, qui n’ignorait pas dans quel but on l’avait envoyé à Cherbourg, n’avait pas attendu, pour agir, la dépêche du ministre de la guerre, et lorsqu’elle lui parvint, les mesures qu’elle prescrivait étaient déjà en pleine exécution. Envoyé, de Cherbourg, au-devant du cortège, le colonel Trobriant avait rapporté à son général que les commissaires étaient sans autorité sur l’escorte et que tout y dépendait de la volonté du duc de Raguse. D’un autre côté, les commissaires écrivaient au général Hulot : « Nous avons appris avec plaisir que vous faisiez avec des troupes et de l’artillerie un mouvement vers nous. Vous ne vous reploierez avec vos troupes sur Cherbourg que lorsque nous nous serons concertés. » Excité par le rapport du colonel Trobriant, par l’invitation des commissaires, par les rumeurs alarmantes qu’on répandait à dessein de toutes parts, le général Hulot n’hésita plus. Il ne faisait que devancer les ordres du ministre.

Pendant que des mesures étaient prises pour soulever la population, le cortège approchait de Saint-Lô. Le second Stuart traversant l’île de Whigt, après la perte d’une couronne et à la veille du supplice, une jeune fille lui vint offrit une fleur. Ce genre de consolation ne manqua pas au frère de Louis XVI. Au Val-de-Vire, des femmes, des vieillards, des enfants sortis de la maison de Chénédollé, accouru-