Page:Blanc - Histoire de dix ans, tome 4.djvu/290

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

sur un matelas, le général Buchet, et lui témoigne son étonnement. Quel irréparable échec avaient donc éprouvé les troupes, qu’il fallût sitôt les concentrer entre les deux fleuves, et laisser en proie à l’insurrection la rive occidentale de la Saône ? Pourquoi encourager les insurgés de Saint-Just et de Saint-Georges par ce mouvement de recul ? Eh quoi ! n’y avait-il aucun danger à permettre aux factieux de s’emparer de la cathédrale, de s’y fortifier, de la transformer en citadelle ? Une fois qu’ils y seraient établis, emploierait-on l’artillerie pour les en chasser, et ruinerait-on de fond en comble ce magnifique monument de l’art catholique ? M. Duplan insistait particulièrement sur la nécessité de sauver les archives du tribunal. Il demande enfin à être introduit auprès de M. Aymar. Mais le général Buchet : « Je vais le trouver et lui faire part de vos observations. Attendez-moi. » Quelques instants après, le général reparut. L’ordre était révoqué.

On a dit, — et c’est moins contre le lieutenant-général Aymar que contre M. Gasparin que l’inculpation a été dirigée, — on a dit que, pour ajouter à l’importance de sa victoire, le pouvoir avait prolongé volontairement le combat ; que, dans ce but, il avait renoncé à des positions qui n’étaient point menacées ; que, résolu à terrifier Lyon et la France, il n’avait point empêché, le pouvant, des calamités superflues ; que c’était pour rendre les républicains odieux aux propriétaires, qu’il avait déclaré la guerre aux maisons, abusé de l’incendie, imposé aux soldats une prudence féconde en désastres, et donné aux moyens de défense les proportions de sa