Page:Blanc - Histoire de dix ans, tome 4.djvu/324

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prendre ombrage de sa force et sans redouter son ascendant. L’Angleterre, plus éloignée, l’attirait davantage, par cela seul qu’elle avait moins de prise sur l’indépendance espagnole. De là les relations qui devaient aboutir au traité de la quadruple alliance.

Que, dans la querelle qui troublait le Portugal, le droit fût du côté de dona Maria ou du côté de don Miguel, M. Martinez de la Rosa s’en inquiétait peu. Il ne haïssait, il n’avait juré de combattre énergiquement, dans le fils puîné de la moderne Agrippine, que le protecteur de don Carlos, sujet félon et prince rebelle. Mais c’en était assez pour qu’il prît, contre don Miguel, les mesures les plus vigoureuses. Ainsi, la politique de l’Espagne à l’égard du Portugal s’était subitement transformée. Favorisé par M. Zéa, don Miguel allait être poursuivi sans relâche par le nouveau ministre d’Espagne. Et il y eut cela d’étrange dans le soudain revirement qui venait de s’opérer, que les mêmes instruments servirent à l’accomplissement des desseins les plus contraires. M. Zéa-Bermudez avait rassemblé une armée espagnole qu’il se proposait de pousser contre don Pedro : M. Martinez de la Rosa résolut de la faire marcher contre don Miguel et comme l’ambassadeur anglais l’y engageait avec insistance, à son tour il invoqua la coopération d’une armée anglaise. L’ambassadeur répondit que le cabinet de Saint-James se trouvait dans l’impossibilité de prendre une détermination aussi grave ; que son influence sur le parlement était trop combattue, son existence trop incertaine, pour qu’il