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ORGANISATION

vres et nobles proscrits, athlètes invaincus mais blessés ; c’est là que vous avez rassemblé les débris de notre fortune ; c’est là que vous avez joui de votre part de la vie de l’intelligence et du cœur, seul bien que vous ait laissé, dans votre grand désastre, la colère de vos ennemis ; et c’est de là aussi que vous nous suiviez de la pensée, nous, presque aussi malheureux, presque aussi exilés que vous ; puisque nous avons pu un moment chercher autour de nous notre patrie, vivant pourtant au milieu d’elle, mais la voyant, hélas ! si abaissée, que nous ne pouvions plus la reconnaître !

L’expiation, du reste, a été complète pour l’Angleterre. Il est, a dit un moderne publiciste, il est un code pénal pour les peuples comme pour les individus. Cette vérité a été bien douloureusement prouvée par l’histoire de l’Angleterre. Où en est aujourd’hui sa puissance ? L’empire de la mer lui échappe. Ses possessions indiennes sont menacées. Naguère encore, des lords anglais tenaient presque l’étrier du vainqueur de Toulouse, qu’ils n’osaient plus appeler un vaincu de Waterloo !

Et cette aristocratie anglaise, la plus robuste, la plus splendide aristocratie du monde, qu’est-elle devenue ? Cherchons bien ses chefs. Est-ce Lord Lyndhurst, ce fils d’un peintre obscur ? Ou Sir Robert Peel, ce fils d’un fabricant de coton