Page:Blanc - L’Organisation du travail.djvu/113

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
107
DU TRAVAIL.

d’un certain temps, on verrait se produire, sans usurpation, sans injustice, sans désastres irréparables, et au profit du principe de l’association, le phénomène qui, aujourd’hui, se produit si déplorablement, et à force de tyrannie, au profit de l’égoïsme individuel. Un industriel très riche aujourd’hui peut, en frappant un grand coup sur ses rivaux, les laisser morts sur la place et monopoliser toute une branche d’industrie. Dans notre système, l’État se rendrait maître de l’industrie peu à peu, et, au lieu du monopole, nous aurions, pour résultat du succès, obtenu la défaite de la concurrence : l’association.

Supposons le but atteint dans une branche particulière d’industrie ; supposons les fabricants de machines, par exemple, amenés à se mettre au service de l’État, c’est-à-dire à se soumettre aux principes du règlement commun. Comme une même industrie ne s’exerce pas toujours au même lieu, et qu’elle a différents foyers, il y aurait lieu d’établir entre tous les ateliers appartenant au même genre d’industrie, le système d’association établi dans chaque atelier particulier. Car il serait absurde, après avoir tué la concurrence entre individus, de la laisser subsister entre corporations. Il y aurait donc, dans chaque sphère de travail que le gouvernement serait parvenu à dominer, un atelier central duquel relèveraient tous les autres, en qualité d’ateliers supplémentaires. De