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ORGANISATION

des instruments de travail au travailleur. Aujourd’hui, nous l’avons montré ailleurs[1], le crédit est tout autre chose. Les banques ne prêtent qu’au riche. Voulussent-elles prêter au pauvre, elles ne le pourraient pas sans courir aux abîmes. Les banques constituées au point de vue individuel ne sauraient donc jamais être, quoi qu’on fasse, qu’un procédé admirablement imaginé pour rendre les riches plus riches et les puissants plus puissants. Toujours le monopole sous les dehors de la liberté, toujours la tyrannie sous les apparences du progrès ! L’organisation proposée couperait court à tant d’iniquités. Cette portion de bénéfices, spécialement et invariablement consacrée à l’agrandissement de l’atelier social par le recrutement des travailleurs, voilà le crédit. Maintenant, qu’avez-vous besoin des banques ? Supprimez-les.

L’excès de la population serait-il à craindre lorsque, assuré d’un revenu, tout travailleur aurait acquis nécessairement des idées d’ordre et des habitudes de prévoyance ? Pourquoi la misère aujourd’hui est-elle plus prolifique que l’opulence ? Nous l’avons dit.

Dans un système où chaque sphère de travail rassemblerait un certain nombre d’hommes ani-

  1. Voir l’article intitulé : question des banques, dans le numéro de la Revue du Progrès du 1er décembre 1839.