bien réfléchi aux causes qui font naître aujourd’hui entre les capitalistes et les travailleurs cette opposition flagrante qu’il redoute, même dans l’application de notre système ? Appelés à fournir dans l’œuvre de la production, ceux-ci les instruments de travail, ceux-là le travail, les capitalistes et les travailleurs entrent en lutte aujourd’hui : pourquoi ? parce que rien ne régularise leurs rapports, parce que c’est l’arbitraire qui y préside, parce que le capitaliste spécule sur le besoin que le travailleur éprouve de se procurer des instruments, tandis que de son côté le travailleur cherche à tirer parti du besoin qu’éprouve le capitaliste de faire fructifier son capital. Notre système place les membres de l’atelier social et les capitalistes dans des conditions toutes différentes les uns à l’égard des autres. L’atelier social, qu’on ne l’oublie point, possède un capital que l’État lui a fourni, qui est collectif, qui est destiné à s’accroître indéfiniment, qui appartient en propre à l’association. Les travailleurs ici peuvent par conséquent se suffire à eux-mêmes, le taux de l’intérêt une fois fixé, — et rien n’empêcherait qu’on ne le fixât législativement à des époques déterminées, — les capitalistes qui offrent leurs services à l’atelier social, aux conditions fixées d’avance, sont admis ; ceux, au contraire, que ces conditions ne satisfont pas, gardent leur argent, dont l’atelier peut se passer. Notre système crée