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ORGANISATION

nous voulons un pouvoir vigoureux et actif, nous sentons, d’un autre côté, qu’il y aurait folie à le supposer infaillible ; nous ne nous dissimulons pas qu’un gouvernement, quel que soit le mérite de l’organisation politique qui lui aura donné naissance, se compose d’hommes accessibles à des erreurs et à des passions dont l’existence de la société ne saurait dépendre. Le problème à résoudre, pour nous, a donc été celui-ci : créer au pouvoir une grande force d’initiative, en évitant toutefois d’absorber dans la vie du pouvoir celle de la société.

« L’État fournirait les premiers fonds. Cependant, il ne paraît pas qu’il soit admis à participer aux bénéfices, ni à percevoir aucun intérêt. Cette différence de l’État aux autres capitalistes n’est pas juste[1]. »

Et pourquoi donc n’est-elle pas juste ? Est-ce que vous considérez l’État comme un spéculateur ? est-ce qu’il a un intérêt distinct de celui de cette société qu’il représente et qu’il résume ?

« Une part des bénéfices serait consacrée à l’allégement des crises qui pèseraient sur d’autres industries, toutes les industries se devant aidé et secours. Très-bien ! si les autres industries faisaient part de leurs bénéfices à l’atelier social ; mais cela

  1. Revue de l’Aveyron et du Lot, no du 10 mars 1841.