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ORGANISATION

Qu’est-ce à dire ? Les faits sur lesquels nous nous sommes appuyé, ce sont pour la plupart des chiffres extraits de rapports officiels. Quant aux conclusions que nous en avons tirées, le lecteur est en état de juger combien d’efforts nous avons faits pour en plier la logique à la nécessité de ménager les transitions.

« L’atmosphère des intérêts, dit l’auteur de l’article dont il s’agit, a peut-être besoin, comme le nôtre, d’orages qui l’épurent, et il est certain que, quelle qu’en soit la violence, l’équilibre se rétablit à la longue[1]. »

Mais le mal que nous avons décrit est-il donc un mal accidentel ? Ces milliers d’ouvriers que la misère prend au berceau pour les conduire jusqu’à la tombe ne souffrent-ils pas d’une manière permanente et continue ? N’est-elle pas de tous les jours, de tous les instants, cette affreuse lutte qui engendre les vices les plus hideux, châtiés par les plus cruels désastres ? Les crises industrielles, si c’est là ce que vous entendez par ce mot orage, les crises industrielles sont une aggravation momentanée du mal ? mais sont-elles tout le mal ? Et en quoi les jugez-vous propres à épurer l’atmosphère des intérêts ?

La société se trouve-t-elle en meilleure voie le lendemain de ces sauve-qui-peut de l’industrie

  1. Constitutionnel, no du 19 décembre 1840.