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ORGANISATION

c’est par la propriété qu’elle se perpétue, la famille des non-propriétaires ne saurait donc se perpétuer, et la phrase de M. de Lamartine doit être modifiée de la sorte : « La société, en constituant la propriété, a eu en vue de perpétuer la famille des uns, et d’empêcher que celle des autres ne se perpétue. »

En ce qui concerne l’accroissement de la richesse publique, il faudrait s’entendre. Si la richesse s’accroît, mais en se concentrant aux mains de quelques-uns, ce n’est pas une richesse publique. Sous l’empire de la propriété telle qu’elle est constituée, les riches sont-ils plus nombreux que les pauvres, ou les pauvres plus nombreux que les riches ?

Que M. de Lamartine eût dit : « La propriété a été constituée parce que la société n’a pas su jusqu’ici et ne sait pas encore de quelle manière sans cela elle s’arrangerait pour vivre, » à la bonne heure ! La thèse se pouvait soutenir. Mais en parlant ici de justice, de prévoyance, d’intérêt, M. de Lamartine a confondu l’intérêt de la société avec celui des heureux du monde, il a fait de la prévoyance une vertu de monopole, et il a pris à rebours la justice.

Continuons :

« Il y a des hommes qui travaillent de la main ; il y a des hommes qui travaillent de l’esprit. Les résultats de ce travail sont différents : le titre