Page:Blanc - L’Organisation du travail.djvu/33

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
27
DU TRAVAIL.

jourd’hui la bourgeoisie périr. J’ai deux millions, dites-vous ; mon rival n’en a qu’un : dans le champ-clos de l’industrie, et avec l’arme du bon marché, je le ruinerai à coup sûr. Homme lâche et insensé ! Ne comprenez-vous pas que demain, s’armant contre vous de vos propres armes, quelque impitoyable Rothschild vous ruinera ? Aurez-vous alors le front de vous en plaindre ? Dans cet abominable système de luttes quotidiennes, l’industrie moyenne a dévoré la petite industrie. Victoires de Pyrrhus ! Car voilà qu’elle est dévorée à son tour par l’industrie en grand, qui, elle-même, forcée de poursuivre aux extrémités du monde des consommateurs inconnus, ne sera bientôt plus qu’un jeu de hasard qui, comme tous les jeux de hasard, finira pour les uns par la friponnerie, pour les autres par le suicide. La tyrannie n’est pas seulement odieuse, elle est aveugle. Pas d’intelligence où il n’y a pas d’entrailles.

Prouvons donc :

1o que la concurrence est pour le peuple un système d’extermination ;

2o que la concurrence est pour la bourgeoisie une cause sans cesse agissante d’appauvrissement et de ruine.

Cette démonstration faite, il en résultera clairement que tous les intérêts sont solidaires, et qu’une réforme sociale est pour tous les membres de la société, sans exception, un moyen de salut.