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DU TRAVAIL.

que tue, au sortir du taudis natal, l’air vif de la rue ou l’épaisse atmosphère de l’hospice ; je sais qu’il en est d’autres qu’une nourriture avare consume lentement, car, sur les 9 727 nourrices des enfants-trouvés de Paris, 6 264 seulement ont une vache ou une chèvre ; je sais enfin qu’il en est qui, réunis chez la même nourrice, meurent du lait que leurs compagnons, nés de la débauche, ont empoisonné[1]. Eh bien, cette mortalité même ne constitue pas, hélas ! Une économie suffisante.

Et puisqu’il s’agit de centimes additionnels et de chiffres, les dépenses, de 1815 à 1831, se sont élevées : dans la Charente, de 45 232 fr, à 92 454 ; — dans les Landes, de 38 881 à 74 553 fr ; — dans le Lot-Et-Garonne, de 66 579 fr à 116 986 ; — dans la Loire, de 50 079 à 83 492 fr. — ainsi du reste de la France. En 1825, les conseils généraux votent pour 5 915 744 fr d’allocations, et à la fin de l’année, le déficit constaté est de 230 418 francs. Pour comble de malheur, le régime hygiénique des hospices s’améliore de jour en jour ! Les progrès de l’hygiène devenant une calamité ! Quel état social, grand dieu ! Que faire donc, encore une fois ? On a imaginé de réduire toute mère qui irait déposer son enfant dans l’hospice à l’humiliante obligation de prendre un com-

  1. Philosophie du Budget, par M. Edelestand Duméril.