Page:Blanqui - Cours d’économie industrielle 1836-1837.djvu/101

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dans nos lois. Ainsi elles accordent presque exclusivement les droits politiques à la propriété foncière, grande ou petite, et ne donnent aucun privilège à la propriété mobilière ; de sorte que les épargnes du pauvre se portent vers la terre et en font hausser le prix ; et ensuite l’on ne songe pas à faire des routes pour lui donner une plus grande valeur de revenus.

Messieurs, voilà le mal ; il vous a bien souvent été signalé ; mais nous verrons quel est le remède qu’on peut employer pour le faire disparaître, et quels sont les moyens d’opérer pour nos trente-huit mille communes, un changement du tout au tout, si je puis dire. Les ouvrages ne nous ont pas manqué depuis quelques années pour nous faire apprécier l’état de nos routes, les dangers du statu quo dans lequel nous vivons, et les avantages d’une révolution sagement progressive. Je me bornerai à vous citer le traité de M. Isambert. Sans doute il ne dit pas tout, et il ne peut pas tout dire ; les autres aussi sont incomplets ; mais la lecture de tous ces écrits laisse des idées nettes sur la matière qui nous occupe.

Les anciens n’ont pas méconnu l’heureuse influence des routes ; permettez-moi d’entrer à ce sujet, et sauf meilleur avis, dans une digression historique qui n’est pas sans importance ici. C’est sur les restes encore solides des voies romaines que nos soldats ont roulé les canons qui ont servi à la prise d’Alger par terre, en 1830. Chez eux les empereurs ne dédaignaient pas de mettre, comme on dit, la main à la besogne, et vous savez