Page:Blanqui - Cours d’économie industrielle 1836-1837.djvu/21

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qui menacèrent d’interrompre le cours des destinées glorieuses de la ville éternelle ?

Chez nous même, combien de crises profondes n’ont pas remué notre passé ? L’organisation des travailleurs en corporations par Saint-Louis, pour les défendre contre les exactions des grands ; l’émancipation des communes et des serfs à prix d’argent, en 1298 ; l’introduction du Tiers-Etat qui paie les impôts aux états généraux de 1313 ; la vente des charges judiciaires, la création d’un grand nombre d’offices inutiles moyennant finances ; l’altération des monnaies, la persécution injuste des Lombards, Toscans, Vénitiens, Juifs, etc.; l’invention de la lettre de change, pour soustraire leurs fortunes à leurs bourreaux, sont autant de phénomènes qui se produisirent à différentes époques, amenant quelque bien au milieu de beaucoup de mal, et le remède indiqué souvent par l’excès même de la souffrance.

De nos jours, aux questions résolues ont succédé avec une civilisation différente, des questions nouvelles et non moins importantes ; si, abandonnant le système d’exploitation des anciens, nous n’avons plus de révolte d’esclaves à craindre, nous avons la concurrence terrible et inintelligente que se font nos travailleurs entr’eux, concurrence dont le résultat déplorable a été en Angleterre et chez nous la plaie du paupérisme, la hideuse taxe des pauvres, et les hôpitaux d’enfants trouvés peuplés d’enfants légitimes.

Jadis à toutes les belles et grandes époques de rénovation, quelques hommes seulement se