Page:Blanqui - Cours d’économie industrielle 1836-1837.djvu/216

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doit sa prospérité. En 1758, deux ans avant l’ouverture des travaux, sa population n’était que de 27,000 habitans ; en 1781 elle s’élevait à 50,000, à 98,000 en 1811, à 186,942 en 1821, et elle augmente encore chaque jour. Séparé de Liverpool, son port de commerce, par les embarras de la navigation de l’Irwell, Manchester ne commença à grandir que lorsque le canal du duc de Bridgewater rendit plus faciles, plus promptes et plus économiques les communications avec la Mersey, qui, de Runcorn, où se jette le canal, est navigable jusqu’à Liverpool pour les bâtimens du plus fort tonnage. En 1758, le prix du transport par l’Irwell et la Mersey était de 12 shellings par tonneau : le premier résultat du canal fut de le faire tomber à 6. Quant au prix du transport par terre, qui s’élevait à 40 sh., la différence est trop grande, même avec l’ancien frêt par l’Irwell, pour qu’il soit utile d’établir une comparaison. Dans l’origine, le duc avait obtenu l’autorisation de percevoir un droit de 2 sh. 6 d. par tonneau, et bien que depuis il ait triplé l’étendue de son canal, le prix du transport n’a pas été augmenté. Les revenus se sont accrus avec la multiplicité des communications ; et le canal qui coûta 7 millions de francs à construire, rapporte aujourd’hui plus de 1,500 mille francs, c’est-à-dire plus de 20 o/o.

Une source importante de bénéfice pour Manchester fut encore la réduction opérée sur le prix du combustible, que ses nombreuses machines à vapeur emploient, et qui baissa de moi-