Page:Blanqui - Cours d’économie industrielle 1836-1837.djvu/234

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naux sont trop évasés, ce qui occasionne de grandes pertes d’eau ; de l’autre, leur largeur inutile enlève à l’agriculture des terrains qu’elle aurait rendus fructueux, et elle entraîne dans des dépenses considérables, qui compromettent le succès financier des entreprises et empêchent d’en commencer d’autres. On devrait, en France comme en Angleterre, se borner à ne faire, dans la plupart des cas, que des canaux à petite section, dont les proportions seraient celles dont je vous parlais tout à l’heure. De cette manière, il suffirait, pour ne pas perdre de terrain dans les canaux de grande navigation, d’accoupler les bateaux en double et de les faire passer ainsi dans les écluses sans perte de temps. Si l’on suivait ce système, il faudrait aussi que l’on adoptât, comme en Angleterre, une forme unique pour les bateaux, au lieu de cette diversité si incommode qui nécessite souvent plusieurs transbordements avant d’avoir atteint le terme de la navigation.

En France, Messieurs, et comme je vous le disais tout-à-l’heure, on commence beaucoup de choses et on en finit peu : vous avez vu dans le tableau qui précède que la plus grande partie des canaux en construction a été commencée avant la Restauration. Cette lenteur, ces retards, ont laissé improductifs des capitaux considérables et ont nui à la perfection des travaux ; les allocations du budget les emprunts eux-mêmes sont insuffisans ; et à voir ce qui se passe encore maintenant, il ne semble pas qu’on veuille entrer bien-