Page:Blanqui - Cours d’économie industrielle 1836-1837.djvu/246

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bustibles minéraux livrés à la consommation en 1834. C’est, je vous l’ai dit, sous le régime de la libre concurrence entre la Belgique et la France, que cette industrie s’est développée chez nous ; la protection qui lui a été accordée par la législation de 1816, dont les dispositions subsistent encore aujourd’hui à très-peu de changements près, était donc inutile à leur prospérité ; elle a peu fait pour elles, et elle a nui fortement à toutes les autres industries qui emploient la houille.

Un fait grave, qui devrait décider du sort des tarifs, c’est que, malgré la plus-value dont les droits d’entrée et les frais de navigation surchargent les charbons belges, nos fabricants de Rouen de Paris, d’Elbeuf préfèrent ceux-ci aux charbons d’Anzin et de St-Etienne, parce qu’ils ne trouvent que dans les premiers certaines qualités que les nôtres ne possèdent pas. En présence de ces faits, et quelles que soient les réclamations de certains intéressés, personne ne croira que ce soit de gaîté de cœur, et seulement pour faire pièce aux extracteurs français, que nos industriels se décident à supporter les sacrifices onéreux qui résultent de l’approvisionnement en Belgique.

Si la chambre, qui s’est montrée si timide l’année dernière en présence du chiffre de l’importation belge (voir au tableau, page 223), l’avait étudié dans toutes ses parties, elle aurait vu ce que je vous signalais tout-à-l’heure : que l’exploitation des houillères françaises s’était accrue en même temps que les importations de l’étranger.