Page:Blanqui - Cours d’économie industrielle 1836-1837.djvu/258

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alors, a eu à lutter contre l’ignorance et les droits protecteurs. En 1316, le parlement s’adressa au roi pour le prier de défendre l’usage d’un combustible dont la fumée devait inévitablement compromettre la santé publique. Conformément au désir des pétionnaires, Édouard premier, prononça des amendes très-fortes contre ceux qui se serviraient de houille et en cas de récidive, la peine n’allait rien moins qu’à la démolition de la cheminée. Mais en dépit de la pétition du parlement et de l’ordonnance du roi, la rareté et la cherté du bois rendant la houille indispensable, cette exploitation l’emporta bientôt sur le préjugé, et le gouvernement anglais ne tarda pas à y voir une nouvelle source de recettes pour le fisc.

Les profits des mines de houille ne sont pas aussi considérables en Angleterre qu’en France, età mon avis on y fait moins fortune dans cette industrie qu’on ne fera chez nous. Les meilleures exploitations n’ont pas donné plus de dix pour cent et le docteur Buddle a déclaré devant un comité de la chambre des lords, que jamais aucune houillère n’avait pu racheter son capital par ses profits. Cependant les Anglais ont persisté, et en définitive ils ne s’en sont pas mal trouvés. Beaucoup plus de raisons nous engagent à la persévérance ; nous n’avons qu’à effleurer le sol pour trouver les bonnes houilles, tandis qu’en Angleterre, elles sont généralement à une très-grande profondeur et par conséquent d’une exploitation plus onéreuse : le prix des machines à vapeur et des autres appareils